Maximussimo : je ne tente pas de tout ramener à mon expérience. Au contraire. J'ai même dit que si je me fiais à ma petite expérience parisienne, j'en tirerais des conclusions hâtives donc nécéssairement fausses.
GER : tout le monde n'a pas les mêmes chances au départ. Je suis désolé. Si nous avons au Québec et en France des sociétés plus (La France) ou moins (le Québec) socialistes où nous offrons l'universalité des sevices à l'ensemble de la population, c'est justement pour éviter que les plus riches soient les seuls à pouvoir tirer leur épingle du jeu. Néenmoins, les plus riches peuvent envoyer leurs enfants dans les écoles privées ; les pauvres, pas. Les enfants de la classe moyenne mangent à leur faim ; les enfants pauvres arrivent à l'école le ventre vide. Ça aide pas à se concentrer quand jour après jour tu connais la faim. Les plus riches ont probablement des préceptrices pour s'occuper de leur progéniture. Les plus pauvres aimeraient bien avoir juste un peu plus de temps pour s'occuper de leurs enfants.
Si tous le monde avaient les même chance d'avenir, il n'y aurait pas tous les problèmes de délinquances, de drogue et de prostitutions qu'on connait dans nos société. Il y en aurait quand même mais pas autant.
Si toutes les familles de France (ou du Canada) vivaient décemment de leur travail, il y aurait moins d'enfant dans la rue parce qu'il y aurait plus de temps pour s'occuper des enfants décemment et sainement.
Si je me fie à mon revenu actuel, je n'aurais probablement pas la possibilité d'envoyer mon fils à l'école privé au secondaire. Quand je vois les problèmes qu'il y a dans les écoles publiques - les "polyvalentes" où les jeunes se sentent comme en prison dans ces édifices conçus par des architectes qui n'ont pris aucunement en considération le bien-être des enfants mais qui les ont considérés comme un élément parmi tant d'autre à comptabiliser, je m'inquiète déjà.
C'est vrai qu'on fait des choix dans la vie mais l'état est censé être présent pour guider la population.
Avant la "révolution tranquille" au Québec, c'est l'église catholique qui nous servait de guide. En rejetant du revers de la main le rôle de cette église, on a jeté le bébé avec l'eau du bain. L'état n'a ni la capacité ni la volonté de servir de guide à sa population qui est plus ou moins laissé à elle même.
Je reconnais que le rôle des parents est primordial mais nous n'avons pas la science parental infuse.
Je me responsabilise. Je reconnais que je suis ce que je suis aujourd'hui à cause de choix que j'ai fait dans ma jeunesse. Par contre, je suis un blanc dans une société majoritairement blanche : j'avais tout pour réussir sauf le fait d'être francophone. A l'époque de mon adolescence, le Québec francophone, celui de la majorité pourtant s'évellait et décidait de se prendre en main. C'était dans l'air du temps.
Il y avait de l'emploi pour tous. quand j'étais ado, le taux de chômage ne devait pas dépasser 4% [yeux] !! On donnait de l'assûrance-chômage tellement facilement que je travaillais trois ou quatre mois par année pour passer le reste de l'année à ne rien foutre et recevoir 75% de mon salaire. Aujourd'hui ? Oublie ça !! Il y a tellement d'exigence qu'on en est arrivé à la situation contraire. Pour pouvoir toucher des allocations, c'est tellement devenu difficile que des travailleurs saisonniers prennent même pas la peine de faire une demande. Avec un taux de chômage autour de 8% annuellement, c'est pas évident. D'autant plus que beaucoup de travailleurs vivent en situation précaire.
Tout ça pour te dire qu'on est loin de vivre dans la société de plein emploi que j'ai connu étant plus jeune
J'essaie pas de justifier les jeunes qui cassent tout en ce moment en France mais j'essaie de dire qu'à moins d'avoir une sacré personnalité ou une passion dévorante ou d'avoir des parents qui sont des guides fantastiques, il y a assûrément des millions de jeunes en France qui ont un avenir complètement bouché.
Je sais, je sais !! Vous êtes plusieurs à dire que ce n'est pas une raison pour aller tout casser. Je suis d'accord. Par contre je ne suis pas dans leur situation...
Je ne suis même et surtout pas dans leur peau mais je les comprend. Pas les casseurs qui ne rêvent que de détruire sans autre raison que de faire le mal mais comme je n'arrive pas à croire qu'il n'y aie que des voyous dans les rues des banlieues en ce moment, j'essaie de comprendre.
Imaginez que vous soyez né de la troisième génération de Beurs ou de noirs et que vous voyez votre père et votre mère abîmés par une vie de petits boulots merdiques et que vous entendiez même les grand-parents relater toutes les embûches qu'ils ont dû surmonter pour faire face au racisme, à la haine des Français depuis qu'ils sont là, et que vous ne voyez pas tellement comment vous allez vous-même vous en sortir mieux ; vous croyez que vous n'auriez pas envie d'en découdre avec cette France-là ?
"Oncques ne fauldray...jamais ne faillira"
Homo Platoregimontis