Attention : gros pavé à venir
Le piratage...
Déjà moctezuma : sais tu combien gagne l'artiste quand tu achètes un CD / DVD ? Et combien gagne l'éditeur, ainsi que le distributeur ? Tu seras surpris
Un artiste ne gagne pas tant d'argent en vendant des CD / DVD plutôt qu'en réalisant un concert qui, s'il est globalement plus éprouvant que d'enregistrer un CD, est également autrement plus rémunérateur.
En effet, sur un CD à 20 €, l'artiste gagnera entre 0,50 € et 1,50 €. Le distributeur gagnera environ 5 €, l'Etat récupèrera 3 € de TVA et l'éditeur gagnera les 11 à 12 € restants.
Sur un CD dématérialisé à 10€, qu'on trouve sur iTunes par exemple, la donne est tout autre : le distributeur gagne 0,40€ à 0,60€, 1,60€ pour l'Etat, 60 à 70 petits centimes pour l'artiste, et le reste, soit environ 7,50€, pour l'éditeur.
A l'inverse, sur une place de concert à 30 €, l'éditeur ne touchera que très peu, et l'artiste pourra empocher environ 8 € soit 25% du prix du billet.
A l'heure actuelle, ce qu'on remarque et qui est fortement mis en avant par le "piratage" (qui est d'ailleurs un terme tout à fait impropre, étymologiquement parlant), c'est que malgré les baisses de ventes importantes, un bénéfice toujours aussi important est réalisé.
Parlons Histoire.
A l'époque des vieilles cassettes audio (qui coûtaient 10 à 15 francs l'unité à produire), lorsqu'on est passé progressivement aux CD, dans les années 1990, l'argument principal était : "les CD coûtent beaucoup moins cher à produire, donc on pourra baisser les prix des oeuvres". Or, il apparait que pendant cette période de transition, les CD coûtaient plus cher que les K7, alors que les coûts de production étaient moindre !
Depuis, une nouvelle révolution est apparue : la musique dématérialisée, qui diminue davantage les coûts côté éditeur (un simple fichier est à fournir au magasin) et côté distributeur (plus besoin de gestion de stock, un bon serveur suffit). Or, les prix ne baissent pas tant que cela : le titre est à 0,99 à 1,29 € dans les boutiques en ligne, amorçant d'ailleurs une hausse relativement globale, sans compter un grand nombre de désavantages probants : une baisse de qualité, associé à un système de DRM qui notamment, restreint l'usage qui peut être effectué du fichier obtenu.
A côté de cela, on trouve les plates formes de téléchargement illégal, qui propose une offre complète et centralisée, de qualité globalement meilleure (l'encodage étant souvent réalisé en 320 kbps contre 192 kbps pour la majorité des
stores, même si on migre lentement vers le 256), voire en
loseless c'est à dire sans compression occasionnant des pertes de qualité sonore, incluant quasi-systématiquement des bonus tels que clips vidéos, pochettes, ou autres... et surtout, bien moins cher ! C'est en effet gratuit
On a donc le choix, entre acheter à prix d'or un fichier verrouillé, qu'on ne pourra peut être pas écouter sur sa télévision, son baladeur voire son ordinateur, pour les utilisateurs de Linux ou de Mac, ou obtenir de façon certes pas très légale un fichier plus propre, avec un meilleur encodage, qu'on est sûr de pouvoir libre sans problème, et de payer moins cher. Je parle bien en effet de parler moins,car un certain nombre d'internautes payent pour accéder à ces serveurs de téléchargement, parfois des sommes de 20 à 30 €.
Ce n'est donc pas un problème que les gens ne peuvent pas ou ne veulent pas payer ; nous sommes surchargés de taxes, afin de soutenir "la création" (sur l'achat des ordinateurs, téléphones portables, clés usb, disques dur, CD-DVD vierges, sur ton magnétoscope ou ton graveur de DVD de salon, ta console de jeux, et j'en passe), et il faudrait en plus payer les oeuvres ? Cela ne peut plus durer éternellement, surtout lorsqu'on voit les réponses de nos gouvernements, de tous pays, qui font payer des sommes astronomiques pour deux albums téléchargés sur internet (alors que les deux albums, ils les ont largement payés en taxes et impôts divers...), alors que des criminels ne sont pas poursuivis pour des actes bien plus graves, et qui, eux, mériteraient d'être punis.
Internet a donc permis de donner un pouvoir au peuple, pouvoir qu'il n'hésite pas à user (et parfois à abuser, certes). On distingue en effet deux types de téléchargeurs :
- celui qui télécharge illégalement, mais qui achète une partie de ce qu'il télécharge, ce qui veut le plus à son goût les 15 - 20 € demandés pour l'acquisition de sa licence ;
- celui qui use et abuse de ce pouvoir, et qui croit que tout lui est dû.
Si le deuxième doit toujours être combattu, ne permettant pas à la création de vivre (il n'achètera jamais de CD, de DVD, n'ira pas voir un film au cinéma et ne parlons même pas d'un concert à 40 € la place), le premier, qui soutient toujours la création en achetant une aprtie de ces oeuvres, doit être encouragé à acheter les oeuvres, par des "bonus" - une belle pochette, un livret complet, un DVD sur les coulisses de l'artiste, des clips vidéos, des versions différentes de chaque chanson, et j'en passe...
Tiens, par exemple, voilà ce que j'ai trouvé sur un CD deux titres :
Citation
1- Fuwa Fuwa Time
2- Tsubasa wo Kudasai
3- Fuwa Fuwa Time (Instrumental
4- Tsubasa wo Kudasai
5- Fuwa Fuwa Time (Instrumental - Guitar)
6- Fuwa Fuwa Time (Instrumental - Keyboard)
7- Fuwa Fuwa Time (Instrumental - Bass)
8- Fuwa Fuwa Time (Instrumental - Drums)
CD deux titres.
La chanson principale est disponible en six versions différentes, de la normale à l'insrumentale classique ; eh bien j'ai eu plaisir à commander le CD original, avec la belle pochette, les 8 pistes, pour le prix du CD 2 titres habituel (à l'importation, une dizaine d'euros)
Et je peux t'assurer que je ne suis pas le seul.
Si je n'avais eu que les deux titres de base, ceux qu'on trouve habituellement, je n'aurais certainement pas acheté le CD original, et j'aurais gardé ma version pas franchement légale
Bref, tout cela pour dire que si les éditeurs veulent réellement qu'on achète leurs produits, il vaut mieux nous pousser à les acheter, en offrant un produit alléchant, plutôt qu'en faisant fermer tous les sites non légaux, qui de toute façon seront recréés dans la semaine suivante ; ce qui, au mieux, nous fait provoquer une indifférence totale et au pire, nous fait passer les majors pour de gros salauds - ce qu'ils sont peut être, après tout !
Bravo, si vous avez tout lu consciencieusement
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Qui aura eu le dernier mot ? Eh bien c'est moi ! :-)