message posté le 23 avr 2009 à 08h38
Louis-Gilles Francoeur
Le Devoir
17 avril 2009
La ville de Montréal s'est retrouvée hier dans le plan dévoilé par le président Obama pour doter les États-Unis de dix réseaux de trains à grande vitesse, un projet pour lequel Washington débloque 13 milliards en plus d'offrir des prêts aux projets susceptibles de passer en mode construction rapidement.
Ce plan vise explicitement à décongestionner les routes et autoroutes aux abords des grandes villes et à réduire le trafic aérien tout en offrant aux voyageurs un moyen de transport plus économique, capable de battre en efficacité à la fois l'auto et l'avion dans les déplacements interurbains.
Trois des dix corridors dévoilés hier pourraient avoir un impact sur Montréal, qui pourrait devenir une importante plaque tournante du transport par train à haute vitesse entre le centre et l'est des États-Unis.
En effet, le plan Obama prévoit qu'un des corridors, l'«Empire», va relier New York, Albany et Buffalo.
Un autre, le Northern New England Corridor, va relier Boston, Montréal, Portland, Springfield, New Haven et Albany. Comme on le voit, de Montréal, un passager pourra par train à haute vitesse aller soit à New York, soit à Boston en utilisant la future plaque tournante que deviendra Albany.
Mais un des plus importants corridors, celui du Chicago Hub Network, va relier cette ville située juste sur la frontière canado-étasunienne à Detroit, mais aussi à Milwaukee, Twin Cities, Saint Louis, Kansas City, Toledo, Cleveland, Columbus, Cincinnati, Indianapolis et Louiseville.
Il ressort de ce projet que si les plans du train à haute vitesse entre Québec et Windsor étaient dépoussiérés après 15 ans d'inaction de nos gouvernements, Montréal pourrait devenir la plaque tournante entre le centre des États-Unis et les deux capitales de l'Est, Boston et New York.
L'administration Obama met immédiatement à la disposition des États et des planificateurs du secteur privé une enveloppe de 8 milliards pour mettre les projets sur la planche à dessin. Et il ajoutera 1 milliard par année pour épauler cet effort et récompenser en somme les équipes qui vont se retrouver les premières au fil d'arrivée. L'administration étasunienne offre en outre des prêts aux promoteurs dont les projets pourraient se transformer en chantiers à court terme.
Deux types de projets sont envisagés dans ce plan de mise à niveau du transport des personnes aux États-Unis par rapport à l'Europe et au Japon, qui ouvrent la marche dans ce domaine.
Les projets «express» pourront couvrir des distances de 300 à 1000 km avec des trains capables d'atteindre «au moins» 240 km/h sur des systèmes totalement dédiés à ce type de transports et caractérisés par un minimum d'arrêts. Les services plus «régionaux» devront opérer dans une gamme de vitesse allant de 175 à 240 km/h sur des distances de 160 à 800 km avec de multiples arrêts.
Le programme annoncé par le président Obama est le plus important jamais annoncé pour moderniser le rail aux États-Unis et il pourrait amorcer un changement radical dans les habitudes des consommateurs de kilomètres tout en réduisant à la fois les émissions de gaz à effet de serre, le coût et le temps des déplacements sur de longues distances.
Le transport des passagers par train est actuellement, sauf dans de rares exceptions, plutôt déficitaire en Amérique du Nord parce qu'il passe derrière les trains de marchandises à peu près partout. Mais depuis le 11 septembre 2001, ce mode de transport a quand même connu une hausse de 40 % aux États-Unis aux dépens principalement des lignes d'aviation interurbaines.
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MONTRÉAL L'EMPORTERA SUR TORONTO !!