À tous ceux qui aiment Dion... Voilà un texte qui réponds à deux questions:
-Pourquoi Dion ne sera jamais plus haut qu'une sauterelle dans mon estime (à choisir entre écraser un sauterelle ou donner un coup de pied dans la figure de Dion, je crois que je sauverais la sauterelle). Un sans dessein comme ça... pas capable. Je voterais pour Harper avant de voter pour Dion... et Harper n'est pas très haut dans mon estime non plus.
-Pourquoi le Québec ne se séparera jamais (à noter que je ne suis pas souverainiste).
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J'accuse Stéphane Dion
Les Québécois oublient trop vite les gestes inexcusables, affirme Jean-François Lisée. Avant de réhabiliter Stéphane Dion, ils devraient relire la loi sur la clarté!
par Jean-François Lisée
publié dans L'actualité de février 2007
C’était en 1993. Deux journalistes francophones de renom s’apprêtaient à participer à une soirée-hommage à Mordecai Richler. Je les ai appelés. Richler, superbe romancier, venait d’écrire dans un essai que 70% des Québécois étaient «hautement antisémites». Dans un grand magazine américain, il avait précédemment accusé le PQ d’avoir comme chanson-thème un chant nazi. Deux mensonges d’une extraordinaire gravité pour la réputation du Québec. Richler ne s’en excuserait jamais. Je demandai à mes collègues ce qu’il aurait fallu que Richler écrive pour qu’ils le jugent inexcusable et refusent de signifier, par leur présence à la soirée-hommage, que nous sommes tous bons amis après tout. Ils n’ont pu me le dire.
Cet épisode me revient en tête au moment où l’on souligne avec force qualificatifs élogieux l’œuvre de Robert Bourassa et où l’on assiste à une stupéfiante réhabilitation de Stéphane Dion. Je me crois — à tort? — de la tribu des modérés. Favorable à l’économie de marché, humanisée par une social-démocratie moderne. Souverainiste, mais soucieux des droits des anglophones. Il m’arrive de pourfendre ceux qui, dans ma famille politique, voudraient prendre des raccourcis avec la démocratie. Il m’est arrivé d’écrire du bien de nombreux fédéralistes, y compris de Pierre Trudeau. Et, oui, j’estime que les propos de Jacques Parizeau, attribuant la défaite référendaire de 1995 à «des votes ethniques», étaient inexcusables. Mais avez-vous remarqué? Le jour suivant, il a démissionné.
MM. Bourassa et Dion, eux, ne l’ont pas fait. Il me semble qu’il y a, dans les décisions politiques qu’ils ont prises, des éléments inexcusables et inexcusés qu’on ne peut taire. Lesquels? Qu’en octobre 1970 Bourassa(pas Drapeau, pas Trudeau: Bourassa)ait donné à ses forces policières l’ordre d’arrêter plus de 500 personnes, dont cinq poètes, sans preuves et sans acte d’accusation, est un abus de pouvoir extrême en démocratie. À quel point? Un journaliste a demandé au ministre de la Justice de Richard Nixon, John Mitchell — le contraire d’un enfant de chœur —, si une telle chose pourrait se produire aux États-Unis, pays où les groupes révolutionnaires de toutes sortes(pour les droits des Noirs, contre la guerre au Viêt Nam, entre autres)faisaient alors éclater 60 bombes par mois, provoquant, en 15 mois, 40 victimes. «Jamais!» a répondu le ministre.
L’emprisonnement dont Stéphane Dion est responsable est d’un autre ordre. Sans lui, la loi dite sur la clarté n’existerait pas. Que clarifie-t-elle? Grâce à la loi Dion, les parlementaires fédéraux pourront accepter ou rejeter la question référendaire québécoise, avant la tenue du référendum. Selon la loi, les députés fédéraux seront tenus de rejeter la question si, en plus de proposer l’indépendance, elle offre «d’autres possibilités, notamment un accord politique ou économique avec le Canada». Conséquence: si cette loi avait été en vigueur, depuis 1980, quand bien même 65% des Québécois auraient voté oui aux référendums de 1980 et de 1995, le Parlement fédéral aurait été légalement forcé de ne pas tenir compte du résultat. De même, si la loi Dion s’appliquait au monde entier, les peuples du Timor-Oriental, de la Croatie, de la Macédoine, tous devenus souverains depuis 15 ans par référendum, se seraient vu refuser leur indépendance, pour cause de mauvaise question. La loi Dion invaliderait également le référendum proposé par l’ONU pour le Sahara occidental. Dans tous les cas, soit les électeurs sont jugés suffisamment intelligents pour choisir entre plusieurs options, soit on leur offre à la fois l’indépendance et une association.
Mais supposons que ce premier écueil soit franchi. Les parlementaires fédéraux approuvent la question, puis les Québécois votent oui. Une loi voulant vraiment clarifier le processus aurait défini un seuil ou un mécanisme automatique d’approbation, pour éviter ensuite tout dérapage partisan. Il y avait des précédents: pour que Terre-Neuve entre dans le Canada, en 1949, la majorité de 52% avait été jugée «claire» par le gouvernement fédéral libéral de l’époque.(Et pourtant, la question n’aurait pas réussi le test Dion, parce qu’elle comportait plus d’une option.)Pour le Québec, 52% suffiraient à la loi Dion, non? Mystère! La loi ne fixe aucun seuil. En cas de majorité pour le Oui, quelle qu’elle soit, les parlementaires canadiens, farouchement attachés à l’unité de leur pays, comme il se doit, «procèdent à un examen» du résultat. Ils devront décider si les Québécois ont vraiment voulu que le Québec «cesse de faire partie du Canada». Ils consulteront les partis, les autres provinces, le Sénat, les autochtones et prendront en considération tous les autres «avis, facteurs ou circonstances» qu’ils estimeront pertinents. Leur latitude — leur arbitraire — sera totale.
M. Dion fait donc en sorte que les élus soient plongés dans un dangereux brouillard. Ils ne manqueront pas d’avis, de facteurs et de circonstances à prendre en compte. Leurs électeurs de Kelowna et de Mississauga, les éditorialistes du National Post les pousseront à refuser le verdict québécois, puisqu’ils en ont le droit. Combien d’entre eux voudront voter pour l’éclatement du pays, puis affronter à l’élection suivante leurs adversaires et leurs électeurs, qui leur reprocheront ce choix jugé honteux? Celui qui a imaginé ce mécanisme est doublement inexcusable. D’abord, pour avoir formellement donné à la nation voisine un droit de veto sur l’avenir du Québec(les leaders du Non de 1980 et de 1995, Claude Ryan et Daniel Johnson, ont d’ailleurs réclamé l’abandon de la loi Dion). Ensuite, pour risquer de plonger la démocratie canadienne-anglaise dans un bourbier qui l’éclaboussera durablement.
La loi Dion pose encore des embûches. À supposer que le Parlement ait approuvé et la question et la réponse, restent les négociations. Dans un avis rendu en août 1998 sur la question de la sécession du Québec, la Cour suprême avait été très claire: dans le cas d’un Oui, les négociations obligatoires devraient réunir autour d’une même table «les membres de la Fédération», c’est-à-dire Ottawa et les provinces. Figureraient, parmi les sujets des négociations dictées par la Cour, les questions autochtones, mais pas les changements de frontières. La loi Dion, dans son troisième article, trahit l’esprit et la lettre de l’avis de la Cour, en affirmant que les négociations pourraient être ouvertes à d’autres participants et en stipulant que les frontières devraient figurer parmi les sujets. La manœuvre est claire: il s’agit d’introduire des négociateurs autochtones, voire anglo-montréalais, et de mettre la partition du Québec sur la table — deux façons d’assurer l’échec des pourparlers.
D’inexcusable, l’attitude de Stéphane Dion devient irresponsable. Avant lui, des politiciens fédéraux avaient parfois brandi, dans des discours, le spectre du «Canada divisible, donc Québec divisible». Mais ni Pierre Trudeau, lors de ses discours officiels sur la question, ni surtout Brian Mulroney, qui considérait les idées partitionnistes comme autant de «conneries totales, stupidités et bêtises», n’ont songé à mettre une telle menace dans une loi.
Nous sommes tous d’accord, et le Washington Post l’avait souligné en éditorial, en 1980 comme en 1995: les Québécois et les Canadiens ont abordé l’explosive question de l’indépendance d’une province avec un pacifisme qui force l’admiration. La façon la plus sûre d’y introduire les germes de la violence est de souffler sur les braises partitionnistes. Depuis l’entrée de M. Stéphane Dion en politique, en 1996, jamais quelqu’un n’aura agi avec autant de méthode et de détermination pour faire adhérer son parti d’adoption, son premier ministre, puis le Parlement canadien à la thèse empoisonnée de la partition. Même Jean Chrétien, qui bien sûr a fait adopter la loi Dion, a toujours été plus circonspect que lui sur cette question.
L’ex-politologue Dion devrait pourtant savoir que partout dans le monde civilisé, alors que les accessions d’ex-provinces à la souveraineté se multiplient, la partition est une idée mise au ban de l’histoire. Elle est rejetée dans les pays baltes nouvellement indépendants, en Europe centrale, dans les Balkans. Au Timor-Oriental, en 1999, l’ONU a interdit que soit connue la répartition locale des votes, justement pour empêcher la partition du nouvel État. Elle n’est acceptée qu’à regret et a posteriori, après que des brutes eurent fait parler les armes et fait couler le sang, comme au Kosovo. C’est vrai partout, sauf au Canada, sauf dans la loi Dion.
Nous ne sommes pas dans la dentelle. Il faut travailler fort pour commettre l’inexcusable et l’irresponsable. Mais la loi Dion n’en a pas terminé avec sa série de cadenas. Elle en fournit un dernier, en bout de course, en stipulant que «la sécession d’une province du Canada requerrait la modification de la Constitution du Canada». On aurait pu penser qu’une loi voulant vraiment clarifier les choses aurait reconnu, comme l’avait fait la ministre libérale de la Justice Anne McLellan, en 1998, qu’avec l’indépendance du Québec «nous aurions affaire à des circonstances tellement extraordinaires qu’elles ne sauraient être traitées dans le cadre constitutionnel existant. Il faudrait probablement alors reconnaître la nature extraordinaire de l’événement et déterminer un processus en conséquence.» Loin de déterminer un processus adapté, prévisible et, disons, clair, la loi Dion rend l’impossible obligatoire. Car en ces quelques mots, la loi indique qu’une fois conclu un accord sur l’indépendance il faudrait suivre le processus établi de modification de la Constitution. Ce qui signifie, selon les lois actuelles, des référendums dans au moins trois provinces — l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. Il faudra donc qu’au moins 50% des habitants de chacune de ces provinces votent en faveur de l’indépendance du Québec. C’est tout? Non. Il faudra ensuite que les Parlements de toutes les provinces ratifient la modification constitutionnelle sur la sécession du Québec. Toutes? Toutes! Car grâce à une autre loi libérale, adoptée après le référendum de 1995, et compte tenu des ententes intervenues entre provinces, le veto d’une seule des neuf provinces ferait capoter le projet. Pour l’accord du lac Meech, en 1990, deux provinces avaient dit non. Et il ne s’agissait que d’aménager le pays, pas de le couper en deux. Encore une fois, une double faute de Stéphane Dion: envers la démocratie québécoise, sommée de sauter dans neuf cerceaux de feu; envers la démocratie canadienne, plongée dans un violent traumatisme.
J’insiste: je suis un modéré. C’est pourquoi je crois que Robert Bourassa doit être applaudi pour la Baie-James et Stéphane Dion pour la rencontre de Montréal sur les suites à donner au protocole de Kyoto. Et même lorsqu’on n’applaudit pas, tout n’est pas inexcusable. Un exemple: lorsqu’un citoyen canadien souverainiste, David Levine, fut victime d’une campagne haineuse parce qu’embauché pour gérer un hôpital d’Ottawa, M. Dion s’est exprimé et… ne l’a pas défendu. C’est seulement déplorable. Que M. Dion ait contribué à isoler le Québec, en 1999, en faisant signer par les neuf autres provinces un document — l’Union sociale — qui confirmait le pouvoir fédéral de dépenser dans les zones provinciales, cela n’est nullement inexcusable. Ce n’est que la politique générale de marginalisation du Québec que mène le parti de M. Dion. C’est seulement navrant.
Reste que, comme dans le cas de M. Bourassa et des prisonniers d’Octobre 1970, je m’étonne que les gestes inexcusables de M. Dion soient esquivés lorsque vient le temps de poser un jugement d’ensemble. On perçoit comme une gêne. On préfère l’oubli. Je veux bien que le Québécois moyen soit modéré. Mais comment l’être vraiment si on ne nomme pas, pour les blâmer et s’en éloigner, les comportements extrêmes?
Pour le texte intérgral de la loi sur la clarté, cliquez ici.
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Un petit ajout qui m'a bien fait rire. Certains pourraient trouver de mauvais goût.
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Le dimanche 03 décembre 2006
Stéphane Laporte
La biographie vraiment pas autorisée de Stéphane Dion
Stéphane Dion est né en 1955, l’année de la naissance du Rock and roll, prouvant que la nature aime équilibrer les choses.
Sa mère, Denise, est Parisienne. Ce qui explique pourquoi il prononce bien. Son père, Léon, fut un grand constitutionaliste, qui après l’échec du Lac Meech s’est décrit comme un fédéraliste fatigué. Son fils se définissant plutôt comme étant un fédéraliste fatigant.
Il grandit à Québec. Ville qui n’en finit pas de nous surprendre. Durant sa crise d’adolescence, il fait du porte-à-porte pour le Parti Québécois. C’est quand même mieux que de tomber dans l’enfer de la drogue.
Il obtient sa maîtrise en sciences politiques de l’Université Laval en 1979. Le thème de sa maîtrise : Comment commencer dernier, se retrouver quatrième, puis devenir chef de son parti.
Il fait un doctorat en sociologie à l’Institut politique de Paris. Malheureusement pour nous, Céline Dion est partie à Paris faire carrière et Stéphane Dion est revenu au Québec faire la sienne.
Durant le référendum de 1995, il fait partie des commentateurs experts de Radio-Canada. Il ne cache pas son penchant fédéraliste. Jean Chrétien ébahi de trouver à Radio-Canada quelqu’un en faveur du NON, l’invite à se joindre à son parti.
En 1996, il se fait élire dans la circonscription de Saint-Laurent-Cartierville. Deux noms de premiers-ministres canadiens. Il aime ça.
Jean Chrétien le nomme Président du conseil privé de la Reine et ministre des Affaires intergouvernementales. C’est là qu’il présente sa loi sur la clarté, qui impose que la question d’un référendum sur la souveraineté soit claire pour que le gouvernement canadien reconnaisse la réponse. Qu’est-ce qu’une question claire ? Ça, c’est pas très clair.
Lorsque Paul Martin tasse Jean Chrétien comme chef du parti libéral, il tasse aussi Stéphane Dion, son fidèle collaborateur, en espérant que celui-ci quitte la politique. Ben non ! Stéphane garde son sac d’école sur son dos et accepte de n’être qu’un simple député.
Trop nerd pour avoir trempé dans le scandale des commandites, Paul Martin n’a pas le choix de le ramener au conseil des ministres. Il lui donne un ministère qu’on réserve habituellement au jeune de service : l’environnement. Ce sera le salut de Dion. Il brille tellement à la convention des Nations Unies sur le changement climatique qu’il passe près de provoquer un réchauffement de la planète.
Lors de la dernière élection, les Libéraux perdent le pouvoir, mais Stéphane garde son comté. Paul Martin se retire sur son bateau. Et les Libéraux doivent se trouver un nouveau chef.
Stéphane Dion pose sa candidature. Et tout le monde rit de lui. Pourtant il parvient à vaincre le grand favori, Michael Ignagniouf… Igagnegnegnef… Ignaneuf… en tout cas, celui qu’on va tous avoir oublié dans deux semaines.
Stéphane Dion est maintenant le chef du Parti Libéral et le chef de l’opposition. S’il garde sa deuxième job trop longtemps, il ne gardera pas sa première très longtemps.
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Dans un autre ordre d'idées, voici ce que je trouve dans ma boîte de réception de courriel aujourd'hui:
Cher supporter du Parti Vert (c'est discutable
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Je vous écris pour vous dire merci du fond du cœur d’avoir appuyé ma campagne pour être incluse dans les débats télévisés des chefs. Grâce à votre appui et à celui de milliers de Canadiennes et de Canadiens comme vous qui ont fait un don en argent ou pris d’assaut les ondes, l’Internet, le courrier des lecteurs des journaux et les boîtes de réception des adresses de courriel des politiciens pour faire connaître leur profonde indignation, le consortium des radiodiffuseurs a renversé sa décision d’exclure le Parti Vert des débats.
Je me sens à la fois honorée et inspirée par ce que j’ai vu au cours derniers jours – le spectacle exaltant des Canadiennes et des Canadiens qui s’unissent pour protester contre une injustice flagrante. Votre victoire n’est pas seulement une victoire pour le Parti Vert, c’est une victoire pour la démocratie et pour les valeurs d’égalité et de justice qui sont les fondements de la société canadienne.
Encore une fois merci de vous être mobilisés pour le Canada (pour la démocratie).
Au moins quelque chose qui me fait sourire.
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-Si la Philosophie est la mère de toutes sciences, l'Histoire en est le père.-
-Dieu est innocent de la toute-puissance dont on a voulu l'accabler.- Albert Jacquard En d'autres termes, il n'existe pas...