Mais nous ne sommes pas Français, bon sang !!! Nous n'avons jamais prétendu l'être. Si vous nous percevez d'abord et avant tout comme des Nord-Américains, vous tapez complètement dans le mille.
Des mariages entre francos et anglos n'ont été que rarement possibles dans le passé : les anglos étaient les patrons et les francos, les prolos. Chacun à sa place. J'ai jamais entendu parler de fils ou filles de " bonnes familles " qui marient de vulgaires employés.
Par contre, il y a eu beaucoup de mariages entre immigrants écossais catholiques ( et pauvres ) et francos cathos ( et pauvres ) au 19ème siècle. Les Irlandais étaient systématiquement assimilés à notre culture.
Aujourd'hui, il y a un peu plus de mariages interlinguistiques mais ce n'est pas la norme.
A Montréal, tout le monde est bilingue ( environ 85% des anglos et 75% des francos ) mais nous nous ignorons mutuellement et poliment. Je ne sais pas grand chose de la culture anglo de Montréal et ça ne m'intéresse pas beaucoup. Faux : j'ai déjà pas beaucoup de temps à consacrer à ma propre culture ce qui ne me rend pas très réceptif à celle des anglos-saxons canadiens.
Vous connaissez bien notre culture - du moins la musique populaire : tous ces chanteurs et chanteuses québécoises que vous entendez en France sont inconnus des Montréalais anglophones.
Je participe au forum de skyscraperpage.com, où il y a autant de francos que d'anglos. C'est le plus proche que je viendrai en contact avec des anglos montréalais.
Tu n'es pas le premier à citer la Yougoslavie quand on parle du Québec. Ce serait une erreur d'amalgamer les deux. Notre situation n'a rien a voir avec ce pays. Les conditions de vie des Québécois n'ont rien à voir avec celle des Serbes ou des Croates ou de quelques autres groupes ethniques. Le système fédéral canadien est suffisamment décentralisé pour avoir permis non seulement la survie de la culture du peuple québécois mais également son émancipation. A telle enseigne que nous somme demeuré un peuple - asservi mais vivant.
Je suis certain que les pères de la nation canadienne ne s'attendaient pas - naïvement - à ce que le Québec s'émancipe suffisamment pour avoir envie de voler de ses propres ailes mais c'est le cas.
La situation est ironique : les Québécois n'ont pas nécéssairement le mêmes chances que d'autres canadiens à l'intérieur de la Confédération. Nous sommes toujours victimes d'un racisme "doux" qui nous maintient dans un statut de société composée par une classe moyenne assez confortable pour hésiter à prendre le "risque" de l'indépendance.
Classe moyenne certe, mais dont le revenu moyen annuel est légèrement inférieur à la moyenne nationale ; un taux de chômage un peu plus élevé qu'en Ontario ou en Alberta parce que le R.O.C. ne favorisera jamais le Québec. Par exemple : si une compagnie canadienne doit opérer une restructuration, cette compagnie fermera d'abord ses installations au Québec plutôt qu'en Ontario, par exemple. Je sais : " Charité bien ordonné commence par sois-même " . Justement !! Ce racisme est là. Il est subtil, il ne s'exprime pas ouvertement chaque jour. c'est un racisme hypocrite mais c'est le lot de notre pays, encore aujourd'hui en 2005. C'est assez !!
"Oncques ne fauldray...jamais ne faillira"
Homo Platoregimontis