message posté le 17 avr 2009 à 20h27
Vous êtes en train de dire (enfin, Laurent est en train de dire) :
- Les subventions, ca sert à rien
- Les machines et les outillages, ça sert à rien
En revanche, vous vous accordez à dire, tous, qu'il faut les aider, s'ingérer en quelques sortes dans leur développement en les aidant à accroitre la part d'une agriculture biologique saine et durable.
J'aurais juste deux remarques à formuler sur le sujet :
- Ca coute plus cher de produire bio que de produire non bio, c'est pour cette raison que c'est plus cher à la vente, alors même que la filière est plus directe.
- Quoiqu'il arrive, il faut privilégier l'indépendance agricole, et pour cela, accompagner plus que s'ingérer dans le développement. Mais qui peut financer? Les Européens et américains, sinon je ne vois pas qui (Danone, Nestlé etc...)
- Le vrai problème de ces pays n'est pas l'agriculture et la faim, mais leurs causes : instabilité politique, manque de cohésion sociale... bref, tous les ingrédients qui font que depuis la décolonisation, l'Afrique n'arrive pas à avancer. Alors attention : je ne dis pas que la colonisation c'était bien (ouh la non, please!). Je dis, qu'au final, ce que vous nous préconisez c'est assez vrai, mais que le nerf de l aguerre ce ser atoujours l'argent, que de ce point de vue les africains auront toujours besoin des européens pour se lancer, mais que les européens n'iront plus là-bas tant que le continent ne sera pas guéri de ses conflits tribaux séculaires...
J'ai dis ça moi
Pourquoi faut-il toujours déformer les choses et les sortir de leur contexte ?
- Ca coute plus cher de produire bio que de produire non bio, c'est pour cette raison que c'est plus cher à la vente, alors même que la filière est plus directe.
Ca n'a aucun sens ce que tu viens d'écrire.
Prend un cultivateur africain qui vit dans une cabane et va lui dire "ça coûte moins cher d'acheter des semences brevetées, des engrais, des désherbants et toutes sortes de pesticides, que de cultiver traditionnellement, avec la seule force des bras et des bêtes".
L'argent manque en Afrique, on est tous d'accord. Comment alors subvenir aux besoins de la population avec une agriculture qui ne peut vivre que grâce à des milliards d'euros de subventions ?! qui finalement reviendront en occident pour payer nos semences, nos pesticides et nos tracteurs climatisés que nous leur vendons. C'est pourtant ce que nous faisons actuellement en dépit de tes affirmations. On donne de l'argent pour moderniser leur agriculture en achetant nos technologies. Eux s'endettent pour accroitre leur productivité. Leurs produits sont trop chers pour la population et sont exportés chez nous. En revanche, l'agriculture locale et traditionnelle, que l'on peut considérer comme bio, nourrit les populations car elle est peu coûteuse.
Quant au bio chez nous, effectivement c'est globalement plus cher. Pourquoi ? D'abord à cause de l'offre et de la demande ; la demande est supérieure à l'offre. Ensuite les filières de production et de distribution sont encore jeunes et peu développées. Enfin l'agriculture bio est encore une affaire de petites exploitations, et les subventions sont attribuées à la quantité (plus c'est grand, plus le rendement est fort, plus on touche de subvention).
En fait, ce qu'on perd avec une main d'oeuvre plus importante et des rendement un peu plus faibles, on le gagne par l'absence de besoin en pesticides et engrais chimiques, ainsi que de semences brevetées. Si cette agriculture avait une place plus importante, rien ne permet de dire qu'elle serait vraiment plus cher.
Et si on fait payer la destruction des sols et de la biodiversité, la désertification, la pollution des réserves d'eaux et les émissions de CO2, je sais pas comment on peut dire et défendre que l'agriculture industrielle/intensive est moins chère, durable et capable de nourrir la planète.
"Les Alpes sont pour l'Isérois le raisin sec sur la polente, la cerise sur le gâteau."