message posté le 25 avr 2008 à 07h28
Les villes en ont assez des voitures
François Cardinal
La Tribune
LA PRESSE
Montréal
Les villes du Québec en ont assez de l'automobile. Elles s'engageront ainsi formellement, cet après-midi, à réduire le monopole de la voiture sur leur territoire grâce à des idées aussi audacieuses que les péages urbains, les zones piétonnes et les permis de polluer.
La Presse a appris que l'Union des municipalités du Québec adoptera, ce jeudi, dans le cadre de son congrès qui se tient à Québec, une "Politique de mobilité et de transports durables" dont l'objectif est d'amorcer cette "révolution".
L'engagement des 275 villes membres de l'UMQ vise "le développement d'une nouvelle culture de la mobilité et du transport" qui repose en grande partie sur "une réduction de la dépendance à l'automobile" au Québec.
La politique, qui compte une soixantaine de pages, est en quelque sorte un guide des meilleures pratiques internationales. Après un portrait assez dévastateur de la place qu'occupe la voiture en ville, on propose plusieurs approches mises de l'avant avec succès à l'étranger, telles l'apaisement de la circulation, la taxe à l'essieu et la réduction du stationnement.
"Au Québec, note-t-on, le transport de personnes se fait principalement en voiture individuelle - on dénombrait en 2006 une voiture pour 1,41 habitant dans la province, soit 5 402 353 véhicules en circulation."
Plus éloquent encore, on précise que la distance parcourue chaque année par les véhicules a crû de 100 pour cent entre 1979 et 1997 et qu'il se vend chaque jour au Québec plus de 1000 véhicules neufs.
"Les villes étouffent, reconnaît Marc Gascon, maire de Saint-Jérôme et président de la commission des transports de l'UMQ. La question que la politique pose est donc celle-ci: s'il faut refaire, peut-on au moins refaire autrement?"
On admet qu'il est "impensable et non souhaitable de supprimer l'automobile", mais on soutient qu'il importe aujourd'hui d'envisager l'auto comme un moyen de transport adapté à certaines situations, non à toutes.
Afin d'enrayer ce que l'on appelle le "cercle de la dépendance à l'automobile", on propose de nombreuses solutions, dont les plus importantes sont une augmentation de l'offre en transport collectif et un réaménagement des villes.
Est-ce que ce genre de propos sera suffisant pour changer les mentalités des élus municipaux? Cela reste à voir. M. Gascon reconnaît en effet que l'auto est encore aujourd'hui "une vache sacrée" et qu'il existe "des résistances", autant du côté des maires que de la population en général.
"Prenez les jeunes, ajoute-t-il. Ils nous obligent à penser plus vert, à avoir une plus grande sensibilité environnementale. Mais lorsque vous leur demandez ce qu'ils veulent plus que tout, ils répondent une auto."
Le conseil d'administration de l'UMQ, une organisation qui représente davantage les grandes villes que les petites, a récemment donné son feu vert au document.
François Cardinal
La Tribune
LA PRESSE
Montréal
Les villes du Québec en ont assez de l'automobile. Elles s'engageront ainsi formellement, cet après-midi, à réduire le monopole de la voiture sur leur territoire grâce à des idées aussi audacieuses que les péages urbains, les zones piétonnes et les permis de polluer.
La Presse a appris que l'Union des municipalités du Québec adoptera, ce jeudi, dans le cadre de son congrès qui se tient à Québec, une "Politique de mobilité et de transports durables" dont l'objectif est d'amorcer cette "révolution".
L'engagement des 275 villes membres de l'UMQ vise "le développement d'une nouvelle culture de la mobilité et du transport" qui repose en grande partie sur "une réduction de la dépendance à l'automobile" au Québec.
La politique, qui compte une soixantaine de pages, est en quelque sorte un guide des meilleures pratiques internationales. Après un portrait assez dévastateur de la place qu'occupe la voiture en ville, on propose plusieurs approches mises de l'avant avec succès à l'étranger, telles l'apaisement de la circulation, la taxe à l'essieu et la réduction du stationnement.
"Au Québec, note-t-on, le transport de personnes se fait principalement en voiture individuelle - on dénombrait en 2006 une voiture pour 1,41 habitant dans la province, soit 5 402 353 véhicules en circulation."
Plus éloquent encore, on précise que la distance parcourue chaque année par les véhicules a crû de 100 pour cent entre 1979 et 1997 et qu'il se vend chaque jour au Québec plus de 1000 véhicules neufs.
"Les villes étouffent, reconnaît Marc Gascon, maire de Saint-Jérôme et président de la commission des transports de l'UMQ. La question que la politique pose est donc celle-ci: s'il faut refaire, peut-on au moins refaire autrement?"
On admet qu'il est "impensable et non souhaitable de supprimer l'automobile", mais on soutient qu'il importe aujourd'hui d'envisager l'auto comme un moyen de transport adapté à certaines situations, non à toutes.
Afin d'enrayer ce que l'on appelle le "cercle de la dépendance à l'automobile", on propose de nombreuses solutions, dont les plus importantes sont une augmentation de l'offre en transport collectif et un réaménagement des villes.
Est-ce que ce genre de propos sera suffisant pour changer les mentalités des élus municipaux? Cela reste à voir. M. Gascon reconnaît en effet que l'auto est encore aujourd'hui "une vache sacrée" et qu'il existe "des résistances", autant du côté des maires que de la population en général.
"Prenez les jeunes, ajoute-t-il. Ils nous obligent à penser plus vert, à avoir une plus grande sensibilité environnementale. Mais lorsque vous leur demandez ce qu'ils veulent plus que tout, ils répondent une auto."
Le conseil d'administration de l'UMQ, une organisation qui représente davantage les grandes villes que les petites, a récemment donné son feu vert au document.