LAUSANNE (SUISSE)
Le métro M3 devance le tram
© DR | La station du métro M3 à la gare de Lausanne pourrait se situer sous le bâtiment de la poste, avec un couloir le reliant à la station du M2.
JUSTIN FAVROD | 10.09.2010 | 00:01
Lausanne va-t-elle posséder plus de lignes de métro que Rome, qui n’en a que deux? Tombé hier, un communiqué de l’Etat marque un pas dans cette direction. En début de semaine, le groupe «axes forts» de l’agglomération lausannoise, composé d’élus municipaux, a préféré un M3 à un tram.
Ce métro, sur le modèle du M2, irait de la gare de Lausanne à la Blécherette, en passant par la place de l’Europe, par celle de Chauderon et par Beaulieu. Le tout pour une somme de 424 millions de francs. Le groupe a écarté son principal concurrent, un tram partant de la place de l’Europe pour remonter la rue Centrale et la Borde. Cette seconde variante coûte moins cher: 270 millions. Le Conseil d’Etat a théoriquement jusqu’en 2012 pour ratifier ou contester ce choix. Il devrait négocier dur avec Lausanne sur la clé de financement. «Nous avons en effet un problème de financement et celui de la répartition équitable des investissements dans l’ensemble du canton», note le chef du Département des infrastructures, François Marthaler.
Olivier Français, municipal des Travaux, qui a le premier proposé cette variante, se réjouit que le travail approfondi des techniciens ait été salué par cette victoire d’étape.
Peu de temps auparavant, une commission consultative composée de partis et d’associations avait préavisé pour le tram et contre le métro, selon un vote gauche-droite très net, plusieurs partis de droite ayant boudé la séance. La gauche apprécie que le tram desserve des quartiers populaires et favorise une interdiction aux voitures des axes lausannois. Reste que plusieurs personnalités de gauche commencent à préférer la variante M3. L’ensemble de la Municipalité de Lausanne y est déjà acquise.
Etude multicritères
«Le groupe «axes forts» s’est appuyé sur une étude technique basée sur de nombreux critères, qui privilégiait le M3 malgré son prix», note Gustave Muheim, président de Lausanne Région et syndic de Belmont.
Plusieurs arguments ont été invoqués. Le premier est la vitesse bien supérieure du métro. Par ailleurs, le tram ne permettrait pas de régler le problème de la lancinante surcharge du M2 entre la gare et le Flon. S’il était choisi, il faudrait construire un escalier roulant entre la gare et la place de l’Europe.
C’est en 2014 que les Chambres fédérales devraient se prononcer sur la contribution de Berne à cette réalisation. Sauf surprise, elle ne devrait pas dépasser les 52 millions de francs. Le M3 pourrait être inauguré au mieux en 2018. 
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