La gueuserie
Au début des années 1960, ce nom faisait réver dans le pays. Car il était synonyme de progrès social : un logement pour tous avec l'eau courante, l'electricité, le gaz de ville... Une véritable révolution dans un pays attaché aux traditions agraires que ce concept de logement collectif. Bien sur, il y eu quelques mauvaises langues pour éméttre l'hyptohèse qu'il n'était pas naturel d'entasser des familles les unes sur les autres... Mais le gouvernement révolutionnaire sut faire en sorte que ces voix se taisent pour laisser la place au progrès.
Lorsque le projet immobilier fut pensé, la Gueuserie était une vaste plaine céréalière encadrée d'un côté par le Hameau de Blavecourt et de l'autre par l'Estuaire. Au bout de 10 ans de travaux, des centaines de logements avaient pris la place des épis de blés. Pour les centaines de familles logées à la Gueuserie, une nouvelle ère commençait, notamment grâce aux emplois dans la citée indutrielle d'Etat à l'Ouest d'Havrecalme (aujourd'hui, l'actuelle ZI Ouest).
Ecoles, installations sportives, locaux associatifs, jeux pour les enfants, jardins familiaux... Voilà tout ce que le régime avait prévu pour maintenir la productivité des masses laborieuses.
Mais, on le sait, les budgets de l'Etat central n'ont pas été à la hauteur des promesses et les chantiers en sont resté presque en l'état depuis la fin des années 1970.
Aujourd'hui, le nom de la Gueuserie provoque diverses réactions... Agacement devant ce que cetains considèrent comme une verrue, un trou à rats... Nez froncés à cause de la réputation de crasse du lieu... Peur en raison des fréquentes guerres de bande qui se livrent là bas, semant les cadavres dans les allées et les parkings... Et colère, de la part des habitants qui s'estiment laissés pour compte.
Les quelques photos qui accompagnent ce reportage prouvent à quel point ses réactions sont toutes, malheureusement, appropriées.
Une vue d'ensemble de la Gueuserie Ouest.
Un exemple du chantier permanent qu'est devenu le quartier.
Au milieu des terrains vagues, d'immenses allées à l'abandon sont jonchées de détritus... Et parfois de cadavres.
En lisière de cet immense chantier, quelques habitations rénovées au début du mandat de Mme Duryne offrent un timide espoir de dynamisme. Les entreprises du secteur tertiaire commencent également à se développer dans cette zone grâce aux zones franches instituées récemment.
La Gueuserie est composée essentiellement de barres de ce type. En bas au milieu, on aperçoit un autre type de barre, encore plus ancien, dont il ne subsiste heureusement presque plus de représentants à Havrecalme.
Les promoteurs du projet avait également prévu des habitations individuelles au pied des barres. Aujourd'hui, certains n'hésitent pas à comparer ces lotissements à des bidons villes du tiers-monde. L'affirmation est certes exagérée, mais l'image est quand même frappante.
On comprend maintenant pourquoi la gueuserie est au coeur de tous les débats de la campagne des municipales qui approchent... Entre Mme Duryne, qui a promis lors des dernières elections que la Gueuserie retrouverait son éclat annoncé et l'opposition qui estime que c'est jetter de l'argent par les fenêtres, le bras de fer est bel et bien commencé.
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