KitFisto69 a écrit
c'est pas mal a quand des images??!:miam:
on ne voit pas ce qui est ecrit sur le drapeau:|
En effet, "Quand on a rien à dire, il vaut mieux se taire" est la devise du royaume de Synovie. Explications ci-dessous :
"
La Synovie, un royaume tranquille
L'historien qui se penche sur le cas de la Synovie aura un long travail de recherches à mener, car ce royaume cultive l'art de se faire discret en toutes situations.
Cependant, on peu trouver trace d'un territoire dit synovinial dans les archives de voyages de Grünt Hoondemoor aux environs de 1240. la région est alors à feu et à sang à cause des raids barbares qui s'ajoutent à la lutte millénaire entre les Krados et les Karpiens. Le territoire du peuple Synovien est alors sous contrôle kradingue et tout le monde s'en porte très bien.
On retrouve trace de la Synovie bien plus tard lorsqu'en 1428, Gourgandine la grise, la soeur ainée du potentat kradingue, épouse en 6èmes noces l'Empereur carpien Cubitus Radius Premier. Elle apporte dans sa dot un territoire dont les kradingues sont pressés de se débarasser : la synovie.
Le chroniqueur Patrick Sel-Enpremier, qui relate ces noces dans son "Histoire des peuples de là-bas", nous dresse un portrait lucide des synoviens :
"un peuple indolent et couard, plus enclin à faire pousser des betteraves qu'à défendre leur patrie". Il est vrai qu'à l'époque les Synoviens avaient réussi à faire voter un décret les exemptant de service militaire arguant qu'il fallait bien continuer à nourrir la population...
Quoiqu'il en soit, la Synovie passait donc dans le giron carpien de la famille Radius, sans que quiconque n'y trouve à redire. La Synovie prospérait... ou plutôt la bourse des agriculteurs synoviens s'arrondissait copieusement.
Mais en 1795, les choses changent. Les nouvelles du monde apportent dans la petite province un vent de révolution. Benet Radius, le bien nommé, avait une admiration sans bornes pour la France, pays des lumières et entretenait une longue correspondance avec le roi Louis 16 avant que celui-ci ne perde la tête. Par admiration pour son modèle, l'Empereur Benet leva un fort impôt sur la betterave qui provoqua la ruine de centaines de paysans réduits à la famine et à la mendicité.
En réaction, se mit en place un vaste mouvement de protestation pacifique : la révolution des céréales. Sans rien dire à personne, les paysans se rabattir vers le blé en faisant généreusement déborder leurs champs sur les routes et autres voies de communications. Très vite, le territoire synovien se trouva isolé du reste de la Carpie. Privé des ressources alimentaires de son grenier agricole, le reste du pays connu une sévère famine qui déboucha sur des émeutes sanglantes. Pendant que le peuple s'opposait à son empereur, le peuple synovien se frottait la panse en dégustant de bons petits pains...
Alors Benet céda... Un traité d'indépendance de la Synovie fut signé au bout d'un an, contre la promesse de fournir des céréales à la Carpie. Leglaude Humerus, céréalier qui avait suivi de loin la révolution fut acclamé roi, en dépit de ses supplications. Avisés, les synoviens jugeaient qu'un homme s'étant si peu engagé dans la révolution et qui souhaitait plus que tout qu'on lui fiche la paix ne pouvait que leur convenir comme monarque. Le royaume de synovie était né.
Lors de son couronnement, le nouveau roi fut prié de faire un discours de politique générale. Montant à la tribune, l'orateur pris une grande inspiration pour déclamer devant la foule tétanisée d'émotion sa célèbre tirade :
"Vous me demandez de m'expliquer sur ma future politique. Et bien, mes chers sujets, je serais bref et concis : quand on n'a rien à dire, il vaut mieux se taire".
La synovie coula alors des jours paisibles pendant plusieurs siècles sous la molle férule de la dynastie des Humerus.
Le début du XXem siècle viendra troubler cette quiétude. Et c'est encore de la Carpie voisine que viendra le trouble. Cela faisait déjà un bon siècle que l'empire Carpien avait volé en éclat pour laisser la place à des républiques plus ou moins corrompues lorsqu'en 1908 Vladimir Pourfairlavaisselle, un ouvrier d'une usine de percage de macaronis carpienne, pris la tête d'une révolution prolétarienne refusant la loi sur le percage des vermicelles, jugée trop difficile pour les ouvriers.
Ne rencontrant aucune résistance, l'armée révolutionnaire pris le pouvoir non seulement en Carpie mais aussi dans les pays voisins, créant ainsi la Fédération prolétarienne de Metacarpe.
Années noires que ce XXem siècle pour les synoviens : confiscation des fermes, planification économique, obligation de travailler à l'usine... Et surtout : droit de vote, ce qui exigeait d'avoir une opinion. Heureusement le vote était généralement copieusement simplifié par le fait que seul le parti prolétarien avait le droit de présenter des candidats.
Au début des années 1990, la Fédération prolétarienne assouplie un peu sa position, sous la pression occidentale, et notamment de la France. Ainsi, plusieurs partis furent autorisés, même si les règles de correction électorales assurait toujours la victoire au Parti. Cette complexification de la donne politique ébranla passablement le peuple synovien.
Bien décidé à secouer le joug de la tyranie prolétarienne, un groupe de resistance vit le jour : le TSC (triumvirat synovien des céréaliers). En 1992, ce triumvirat réussi enfin à mettre à la porte l'appareil politique Metacarpien, lassé des sempiternelles récriminations ("il a fait trop chaud", "il a fait trop froid", "c'est la sécheresse", "il y a trop d'eau", "les vaches donnent moins de lait"). Le gouverneur Metacarpien pour la province de Synovie fut violemment lapidé à coup de ballots de pailles.
Quand se posa la question de savoir quel gouvernement mettre en place, un quidam qui passait par là fit la remarque "Quitte à avoir un gouvernement con comme ses pieds, autant aller rechercher les Humerus". Frappés par le bon sens de cette remarque, les membres du TSC allèrent donc sortir Thibodeault Humerus de son exil doré sur la côte varoise. Malgré ses vives protestations, celui-ci repris les rennes que son arrière-grand-père avait du lâcher.
Le drapeau synovien trouve donc sa signification au plus profond de l'histoire du pays : le bleu et le vert pour les deux ressources principales que fournissent la mer et l'agriculture, les deux épis de blé qui ont joué un rôle fondamental dans l'avènement de la dynastie Humerus qui couronnent un pied brandi, signe de refus des soucis car "avec les pieds en l'air, on ne mène pas une révolution", comme le dis le proverbe local; Le pied est aussi un symbole de ce que les synoviens pensent de leur gouvernement.
Merci d'avoir suivi jusque là et à une prochaine conférence.
Jean Grosslabonne, maître de conférence à l'Université de Menisque
Docteur es histoire à dormir debout
Extrait de la conférence : " La Synovie et son rôle dans la non-histoire du monde : un exemple d'adaptation", 2006
Copyright : Editions Universitaires et érotiques réunies de Synovie
Pour les images, il n'y a pour le moment pas grand chose à voir... Havrecalme, citée balnéaire huppée et Ménique, capitale synovienne devraient arriver sur vos téléscripteurs prochainement.
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