message posté le 22 août 2012 à 23h59édité le 25 août 2012 à 16h48 par laurent [administrateur]
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Bon je ne vais pas vous mentir, rien que l’invitation m’avait fait explosé de joie ! Alors débarquer dans un des plus importants salons mondiaux du jeu vidéo et apercevoir le stand de SimCity dans le hall n°6, j’en ai encore la chair de poule Pour autant je n’ai pas oublié ma mission et vos interrogations visibles sur les forums de TSC. Avec Youcef de Generation City et Chloé de EA, j’ai pu prendre en main le jeu quelques instants et participer à une conférence en présence de Jason Haber et Kyle Dunham des studios Maxis, venus tout droit de San Francisco.
Avant toute chose, il est important de rappeler que la version jouable présentée à la Gamescom était une pré-alpha, soit une version peu aboutie du jeu. De nombreux aspects ou bâtiments du jeu n’étaient pas disponibles, ce qui ne veut pas dire qu’ils seront absents de la version finale en février 2013. En parallèle les développeurs poursuivent leur travail et une béta fermée sera très prochainement ouverte.
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Alors que dire sur des 20 minutes de jeu qui nous étaient permises ? La première réaction lors du lancement du jeu est de dire « Waow ! » ! Les graphismes sont d’une beauté et d’une richesse incroyable. La petite ville présentée fourmille de détails et de vie : des piétons, des voitures, de la végétation qui bouge au grès du vent, des scènes de la vie quotidienne… Un petit détail, les voitures s’arrêtent aux feux rouges ! C’est un vrai plaisir que de contempler sa ville et le moteur Glassbox est parfaitement à la hauteur avec une fluidité incroyable. J’ai aussi trouvé les couleurs plus douces que sur les captures présentées jusqu’à présent, ce qui était très agréable. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que les producteurs avaient fait le bon choix, celui de ne pas faire de graphismes photo-réalistes comme sur Cities XL. SimCity est un jeu et à mon avis on attend d’un jeu du rêve et de la fantaisie, quelque chose qui nous change de la grisaille quotidienne. Je sais que certains d’entre vous ne sont pas de cet avis, effrayés par des couleurs criardes visibles sur certaines captures. Je ne l’ai pas constaté dans le jeu, et finalement, on retrouve un petit air de famille avec les précédents SimCity. L’esprit Maxis est là, et de ce point de vue c’est bel et bien SimCity 5 tant attendu et pas un SimCity Sociétés bis.
L’émerveillement passé, il faut bien reconnaître qu’en 20 minutes il est difficile de se faire un avis sur l’aspect gestion du jeu. Les mécanismes du jeu sont les mêmes, la bonne vieille recette routes, zones RCI et services publics est toujours d’actualité. En revanche impossible d’accéder aux réglages des taxes par exemple. Rassurez vous ce sera présent dans la version finale, mais on n’en sait pas plus.
Maxis a bel et bien la volonté de rendre le jeu le plus accessible possible, et ce didacticiel était effectivement très enfantin. Pour autant le jeu ne sonne pas creux ; il ne suffit pas de zoner pour avoir des constructions et vous auriez bien tord de placer un château d’eau au hasard sur la carte. La gestion de l’eau est d’ailleurs particulièrement soignée. Il ne suffit pas de s’éloigner des zones industrielles pour trouver de l’eau potable, il faut aussi qu’il y ait une nappe phréatique en sous-sol et il semble que ça peut évoluer en fonction des activités en surface. Une carte fait apparaître les ressources en eau potable dans le sous-sol. On perd la construction des canalisations, mais pas en difficulté ni en intérêt. D’ailleurs le système d’agents permet de saisir le fonctionnement de sa ville en sachant « quoi vient d’où et va où ? ». C’est plutôt concluant et on gagne en réalisme dans la gestion d’une ville. Autre grande nouveauté, l’ajout de modules aux bâtiments publics. Pour chaque caserne ou centre de traitement de déchets par exemple, on peut accéder à un mode d’édition du bâtiment. Dans celui-ci, on choisit d’ajouter des modules au bâtiment permettant d’en améliorer sa capacité ou ses fonctions. Le placement de ces modules est libre autour ou sur le bâtiment. Bien évidemment ce n’est pas gratuit et il faudra s’assurer du coût de construction et d’entretien.
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On en vient tout doucement à la prise en main du jeu et à son ergonomie. Mon ressenti est assez mitigé. L’interface change et il faut apprendre de nouvelles habitudes très différentes. Les outils de construction et les données de la ville (cartes, diagrammes…) sont regroupées par catégories. Par exemple on a un bouton « zones RCI » qui regroupe les outils de zonage et les statistiques de demande RCI. Peu pratique quand on sait que la demande RCI est le moteur de SimCity. J’aurais préféré que cet indicateur soit visible en permanence. Il en est de même pour les transports, les services publics, etc. Bon point en revanche pour la visualisation des données cartographiques, elles apparaissent en incrustation sur votre ville qui pour le coup a perdu ses couleurs pour être blanche avec juste les ombrages. C’est très réussi, à la fois esthétiquement, mais aussi pour se repérer grâce aux rues et bâtiments. Le téléscripteur n’est pas oublié, reste à savoir si on pourra y lire les traditionnelles histoires de lamas et de brocolis
Et au fait, ces fameuses routes courbes ? L’idée est géniale et nous a fait tous rêver. En pratique le résultat est plutôt décevant. La construction de routes droites dans toutes les directions est elle plaisante et très pratique. En revanche les routes courbes nécessitent d’utiliser un autre outil (ou presser une touche du clavier) et se tracent à la main libre ! Dans ces conditions c’est laborieux de faire de belles courbes et de se raccorder sur des routes existantes. En l’état, les routes courbes risquent bien de faire un peu gadget et l’on préfèrera la rapidité et l’efficacité des routes droites. Vient ensuite les autres modes de transport. Le tramway fait son apparition et les arrêts de bus sont améliorés. Fini les stations de bus occupant une case, les arrêts de bus se placent librement sur les trottoirs dans le sens de circulation de son choix.
J’ai dis qu’on retrouvait nos bonnes vieilles zones RCI, mais il y a un petit changement qui va tout changer : on n’a plus la main pour dessiner les zones. Lors de la sélection de l’outil pour zoner, des parcelles apparaissent aux abords des routes, probablement générées par le jeu lors du traçage des routes. L’outil zonage ne fait qu’appliquer la zone choisie à la parcelle. Je ne sais pas si c’est définitif, en tout cas ça se révèle très contraignant pour les joueurs minutieux. Au chapitre aménagement, il y a aussi la confirmation de certains points critiqués du jeu, comme les raccordements routiers prédéfinis entre les villes d’une région ou l’impossibilité d’avoir des villes parfaitement mitoyennes. Un espace dont la dimension et la nature reste à définir sera bel et bien présent entre les villes, de l’aveu même du producteur. Il est fort probable que ces contraintes soient imposées par le mode multi-joueurs.
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Le mode multi-joueurs justement sera la principale nouveauté de ce SimCity. Vous pourrez gratuitement jouer en réseau avec d’autres maires du monde entier. Au menu échanges de ressources (charbon, pétrole, métaux, etc.), projets communs comme la construction d’un aéroport ou challenges sur trois thèmes possibles : emplois, population et environnement. Les ressources seront toutes regroupées au sein d’une sorte de bourse qui évoluera en fonction de l’offre et de la demande. La pollution n’a enfin plus de frontières et pourra déborder sur les villes voisines, ce qui est plus réaliste, plus compliquer à gérer aussi. Il faudra user de diplomatie ou de mesures plus radicales, comme rompre des contrats, pour faire réagir son voisin de maire.
La mode des réseaux sociaux est passée par les studios de Maxis qui ont prévu une liste d’amis pour lesquels on recevra dans un journal toutes les nouvelles de leurs villes.
Personnellement j’ai du mal à concevoir SimCity autrement qu’en jeu solo, peu être par habitude tout simplement. Si l’idée est bonne, l’expérience de Citiex XL invite à la prudence. Comment seront gérées les villes abandonnées dont les joueurs ne viennent plus ? Y a t-il des risques de spéculation sur les ressources qui plombent le jeu ? Ces questions n’ont pour l’instant pas de réponse. Les producteurs en ont conscience et y travaillent. Si la gratuité se confirme, ce sera par contre un très bon point qui permettra à tous de s’essayer au SimCity en ligne.
Reste à savoir si on pourra bénéficier de tout ça sur un ordinateur qui ne soit pas une bête de course. Certes le jeu était très fluide lors du test, mais la ville était petite et les PC puissants (Intel I7 3770 et NVidia Geforce GTX670). C’est probablement pour des raisons de performances d’ailleurs que la taille des cartes des villes sera limitée (équivalent aux cartes moyennes de SimCity 4). On sait aussi maintenant de source sûre que le jeu aura besoin d’une connexion internet permanente pour tourner même en solo. Dommage.
Que retenir de tout ça ? Les attentes sont tellement fortes sur ce SimCity après un excellent quatrième opus, qu’il va forcément faire des déçus. Je pense en particuliers aux amateurs de plopping qui ont délaissé la partie gestion pour s’attacher au côté esthétique. Rappelons tout de même que c’est un usage détourné de SimCity qui a toujours été à la base un jeu de simulation urbaine. Et s’il n’est pour l’instant pas possible de personnaliser le jeu, Maxis nous indique que Glassbox le permet. La priorité du moment pour les développeurs est de terminer le jeu. Logique. Reste à savoir quand est-ce que des outils de personnalisation (BAT, Mods…) seront créés et mis à disposition de la communauté. Pour autant doit-on éclipser tous les bons points de ce SimCity ? Certainement pas. Tout indique qu’on aura à faire à un excellent jeu de simulation urbaine, à la fois accessible et complexe, et surtout très beau ! On retrouve la magie de SimCity dès le premier clic, cette fureur du bâtisseur qui alterne avec des moments de contemplations. Les vingt minutes de jeu qui nous ont été données sont passées à une vitesse incroyable, nous faisant même oublier le vacarme assourdissant de la Gamescom et ses caissons de basse. Tous les ingrédients sont là pour faire un très bon jeu de gestion et un digne successeur à SimCity 4, faisant oublier le regrettable SimCity Sociétés. A Maxis de transformer l’essai pour février 2013.
Voir aussi l'article de Youcef sur Génération City !
Note : Il n’a pas été possible de faire de captures ou de photo de la version jouable. Pas plus que de récupérer le jeu sur une clé USB pour Maximac
uce: N'hésitez pas à commenter et à poser des questions, j'ai pu oublier certaines infos.
"Les Alpes sont pour l'Isérois le raisin sec sur la polente, la cerise sur le gâteau."