message posté le 9 juin 2010 à 09h57
Les Belges éliront leurs députés dimanche.
En jeu : l'unité du pays, après la chute du gouvernement Leterme, précipitée par la mésentente entre Flamands et Wallons. Illustration aux portes de Bruxelles. Linkebeek.
De notre envoyé spécial Une nuit de la semaine dernière, des mains anonymes ont tagué les inscriptions en français sur les panneaux de signalisation de Linkebeek. Plus de « pompiers », seulement les « brandweer », leur nom flamand. Plus de cimetière, mais un « kerkhof ». La mairie n'est plus que « geementehuis ». « On a connu pire. Il y a un an, ils avaient muré la porte d'entrée avec des parpaings », se souvient Yves Ghequiere, échevin (adjoint au maire).
« Ils » ? Les militants flamands, les mêmes qui perturbent régulièrement les séances du conseil municipal, entonnant à voix haute le Vlaams Leeuw, leur hymne national. « Pas ensemble, mais l'un après l'autre pour que je ne puisse pas les faire expulser tous à la fois », explique Damien Thiéry, le bourgmestre (maire) de cette commune de 5 000 habitants, aux portes de Bruxelles. « À 86 % francophone » Depuis trois ans, l'élu francophone mène une guerre usante contre le gouvernement régional flamand, qui refuse de l'installer, malgré une élection en bonne et due forme.
Son tort ? Avoir envoyé des convocations dans les deux langues ¯ flamand et français ¯ au scrutin de 2006. « La position du ministère de l'Intérieur flamand n'est pas conforme avec la loi fédérale belge, mais il s'en moque », regrette l'élu. Le « bourgmestre non nommé de Linkebeek », ainsi qu'il se présente, n'a pas la vie facile. « Ma commune est à 86 % francophone. Mais tous les conseils municipaux doivent avoir lieu en flamand. À chaque séance, un inspecteur du ministère est présent. Un seul mot français et la réunion est annulée. C'est déjà arrivé », raconte-t-il.
Seuls quelques élus francophones sont bilingues. « Les autres font traduire leur texte et le lisent ensuite en public. S'il y a une question, c'est moi qui répond, assure Damien Thiéry, qui maîtrise bien les deux langues. Vous imaginez ce que cela implique ! Nous avons tous un métier. Je suis directeur commercial dans un laboratoire pharmaceutique. J'ai l'impression de faire des journées doubles. »
Si Linkebeek cristallise autant l'attention des Flamands, c'est qu'elle n'est pas une commune comme les autres. Elle fait partie des six communes « à facilités » où, depuis1963, l'usage obligatoire du flamand dans l'administration locale a été assoupli. Ces communes, toutes situées dans le secteur de BHV (Bruxelles-Hal-Vilvorde), sont habitées par des majorités francophones qui ne cessent de grossir.
« Droit du sol »
Cela inquiète le pouvoir flamand qui voudrait supprimer les « facilités ». « Les Wallons veulent parler français dans toute la Belgique. Mais on est en territoire flamand, ici ! Les facilités étaient provisoires. Les supprimer, c'est mieux pour l'intégration », plaide Marc Hendrickx, élu autonomiste au Parlement de Flandre. Deux logiques s'affrontent. « C'est le droit du sol contre le droit des gens », résume Christian van Eyken, mouton noir du parlement flamand, où il est le seul élu francophone.
En riposte, les communes « à facilités » ont demandé à être rattachées à Bruxelles, la capitale fédérale officiellement bilingue. Les Flamands refusent tout net. Ils ont durci les conditions d'installation en Flandre, demandent la scission du BHV. Et portent maintenant la lutte sur le terrain de l'enseignement. « Ils veulent nommer des inspecteurs flamands pour contrôler la pédagogie de nos écoles francophones, s'insurge Christian van Eyken. Mais que pourront-ils évaluer ? Nous n'avons pas les mêmes méthodes d'enseignement ! »
Marc MAHUZIER.
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