C'est parce qu'ils sont tous là..... À Montréal, ils sont plus «dispersés»!!![vert]
Anyway, j'ai toujours trouvé que Montréal était une petite grande ville.... alors que Québec était un gros village...
D'ailleurs, voici un article sur la vie à Québec, paru dans Le Soleil dernièrement:
[citer a]Le Soleil[citer]
Actualités, samedi 13 novembre 2004, p. A3
Vivre à Québec
La ville à deux têtes
Voisard, Anne-Marie
Québec. Le haut et le bas. Le haut, c'est l'élite. La culture est celle de l'Europe, la France, le théâtre, les livres. Le bas, c'est le peuple. La culture est américaine, la musique, le cinéma. On magasine chez Costco et Wal-Mart. On mange chez McDo. Les élites y vont aussi, mais évitent de s'en vanter. Québec est unilingue francophone. Les gens sont vieux. Ils ne se déplacent pas autrement qu'en auto, ou très peu. Existe une certaine méfiance à l'égard de ce qui est étranger. Québec ville fortifiée, entourée de murs, l'image nous convient bien. On reste entre nous.
Québec la belle. Qu'on soit sur les hauteurs ou en bas du cap Diamant, le fleuve toujours changeant à cause des marées, peu importe le point de vue, est une splendeur. Ville de contrastes et d'autoroutes.
Sans voiture, à Québec, le citoyen ne va pas loin. C'est là un de nos premiers signes distinctifs, indissociable de la couleur du paysage. Nous sommes 40 000 à emprunter chaque jour le boulevard de la Capitale. La proportion de ceux qui prennent leur auto pour se déplacer atteignait, aux dernières nouvelles, 85 %. L'historien Réjean Lemoine, ancien conseiller municipal, nous décrit comme "les champions de l'American way of life". À New York, 40 % des gens utilisent les services de transport en commun, alors que chez nous, ça se limite à 10 %.
Qui voit-on dans les autobus ? Des travailleurs, dont plusieurs opteraient pour l'auto s'ils en avaient le choix. Des étudiants. Des personnes âgées, lesquelles le sont de plus en plus. Le titre de Vieille Capitale nous sied bien. Au Canada, il n'y a que Victoria, où l'âge médian est de 41 ans, qui nous dépasse. Mais c'est ici que le vieillissement est le plus rapide. Entre 1996 à 2001, nous sommes passés de 36,7 à 39,5 ans. Ce qui signifie qu'une personne sur deux a 40 ans et plus.
Écoles : nouvelle vocation
Forcément, l'âge est une réalité à prendre en considération. C'est commencé d'ailleurs, puisque des écoles, faute d'enfants en nombre suffisant, ont été converties en résidences pour personnes âgées. Suzanne Gingras le sait trop bien, elle qui a vu, l'une après l'autre, celles du quartier Montcalm changer de vocation. En 1970, jeune mère de famille, elle achète une maison sur Salaberry, croyant pouvoir inscrire ses enfants à l'école Saint-Coeur-de-Marie. "Elle va fermer", lui dit-on. Le scénario s'est reproduit à l'école Saint-Dominique, puis à Notre-Dame-du-Chemin, après qu'elle eut aménagé, en 1975, dans un duplex de la rue Lemesurier. Le coût de la transaction : 34 000 $. En 1990, le même duplex s'est revendu 150 000 $ et, tout récemment, 289 000 $.
Les temps changent. Suzanne Gingras a, quant à elle, tiré profit de son militantisme dans les comités de parents. "Ce fut mon école de formation." Elle a été commissaire à la commission scolaire de la Capitale, puis conseillère municipale. Aujourd'hui, elle tient la barre des Loisirs Montcalm, dont la clientèle de jour se compose en grande parties d'aînés. Ici, en train de jouer au billard, des hommes aux cheveux gris. Là, un groupe de femmes s'apprêtent à converser en anglais, histoire de garder leurs méninges en éveil.
Les gens de Québec, autre caractéristique, sont généralement bien scolarisés. En l'espace de 10 ans, de 1991 à 2001, le pourcentage de personnes de 15 ans et plus qui détiennent un diplôme universitaire a crû de 17,1 à 21,1 %. Ceci nous situe au-dessus de la performance canadienne, qui était de 17,9 % en 2001, et de celle de la province, 17,2 %. Nous voisinons Montréal, dont le taux de scolarisation s'établit à 21,6 %. Mais c'est la région d'Ottawa-Gatineau qui l'emporte, avec 28,4 %.
Ottawa, Québec, deux villes où dominent les services. Ici, 85,1 % des emplois se retrouvent dans le commerce, les soins de santé ou l'administration publique. Le gouvernement à lui seul fournit du travail à 50 000 personnes. "Ça crée de la stabilité", constate Réjean Lemoine, un Québécois qui aime sa ville et la connaît sur le bout des doigts. À la différence de Suzanne Gingras, qui est née rue Lavigueur au coin de Sainte-Marie, donc à la haute ville, M. Lemoine est originaire de Vanier, qui s'appelait autrefois Québec-Ouest. Son attachement aux lieux qui ont marqué son enfance ne le prive pas d'un regard critique.
La forteresse
"Québec, une forteresse avec des murs, c'est pas pour rien."
Du Postino où nous sommes attablés, dans l'édifice qui abritait l'ancien bureau de poste, à l'angle de Saint-Joseph et Dorchester, Réjean Lemoine parle de la revitalisation de Saint-Roch, mais aussi de la brisure entre le haut et le bas de la ville. Faute de bourgeoisie économique, "la culture, c'est ce qui permet de monter à Québec... mais ça ne fait pas qu'on est plus ouvert". M. Lemoine dit qu'"on s'est replié sur notre statut de petite ville provinciale francophone. (...) On est bien à Québec, ajoute-t-il, et on ne veut rien savoir du reste."
D'autres, lors d'une récente table ronde, se sont exprimés sur le sujet. Margaret Deslisle, députée de Jean-Talon, perçoit de la "méfiance" dans l'attitude des gens d'ici et invite à faire un mea culpa. L'individualisme est montré du doigt. Pierre Moisan, architecte, perçoit "un conservatisme au-dessus de nos têtes". John Porter, directeur du Musée national des beaux-arts, trouve "frileuse" la ville de Québec. "On a besoin de plus d'ouverture sur le monde." Ann Cantin, du service des communications au Centre des congrès, soutient qu'"on est très sectaires ; il y a des clans, c'est très difficile de s'intégrer". Elle remarque que "les gens de Québec sont résignés ; ils ne se battent pas pour défendre leurs idées très longtemps".
Saint-Roch le jour
Pourtant, Saint-Roch et son parc, qui s'étend du boulevard Charest à la côte d'Abraham, sont la preuve que des projets peuvent être réalisés. Le visage de Saint-Roch s'est tellement modifié que des gens viennent de Saint-Jean-Baptiste voir ce qui en est... "parce que ça fait bien", observe Réjean Lemoine.
Ce déplacement de la haute vers la basse ville s'effectue toutefois de préférence le jour. En soirée, les rues se vident de leur clientèle chic. Si vous poussez plus loin, du côté du Vieux-Port, même un jeudi, vous vous buterez à des portes closes. Le magasin de vaisselle Renaud, rue Saint-Paul, ferme à 17 h. Les gens ont pris l'habitude de magasiner dans les centres commerciaux de banlieue, où le stationnement est plus facile et ne coûte rien.
C'est ce qui fait, entre autres, qu'"à Québec, un lundi soir, c'est tristounet", constate Karine Verreault, directrice du Centre multiethnique de Québec. Anthropologue, elle est native de Québec, mais a vécu en Outaouais et à Lac-Etchemin. Son explication : il y a à la fois trop de gens ici pour que tout le monde se connaisse, comme dans les petites municipalités, et trop peu pour donner accès au night life, comme à Montréal. L'anonymat, la solitude risquent d'être le lot des étrangers.
Bernard Dagenais, qui enseigne les communications à l'Université Laval, confirme à sa façon. Depuis 30 ans qu'il vit à Québec (précisément, il habite Sainte-Pétronille), il n'est invité, dit-il, que par des gens venus de l'extérieur. Aussi plusieurs partent-ils, dès que la carrière ne les retient plus. Mais il assure que ce ne sera pas son cas.
Vie paisible
Québec, il faut le reconnaître, ne manque pas d'atouts. C'est la ville la plus sécuritaire au pays, et de loin. En 2001, on a compté 532 crimes avec violence par 100 000 habitants. À Victoria, ville à laquelle on nous compare souvent, c'est plus du double, soit 1132.
Se loger à Québec, toutes proportions gardées, ne coûte pas non plus trop cher. C'est ici que le taux de locataires allouant 30 % ou plus de leur revenu au coût du logement est le plus bas. Il s'établit à 35,1 %, comparativement à 39,6 % au Canada.
Pour peu qu'on aime la nature, Québec demeure une destination de choix, un endroit où la vie coule paisiblement. Québec, ville d'eau, bordée par le majestueux Saint-Laurent.
AMVoisard@lesoleil.com
Illustration(s) :
Deschênes, Steve
En dépit d'investissements massifs dans Saint-Roch, la Basse-Ville demeure bien silencieuse le soir venu, même dans les quartiers touristiques. Selon Karine Verreault, du Centre multiethnique de Québec, la Vieille Capitale se trouve dans une sorte de milieu malheureux : ni suffisamment grande pour nourrir un "night life" comme celui de Montréal, ni suffisamment petite pour que tous se connaissent.
Catégorie : Actualités
Sujet(s) uniforme(s) : Arts visuels
Taille : Long, 993 mots
© 2004 Le Soleil. Tous droits réservés.
Doc. : news·20041113·LS·0005[/citer]
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
Einstein, maire virtuel de régions non-terminées
Webmestre d'Accès Nord
______________________________________________