Voilà la suite, livrée par le SAMU [vert]
La suite !!
Souvent, dans le bureau de ma mairie, je me prends à rêver de grande puissance. Je suis arrivé ici comme simple citoyen, et me voici maire de plusieurs villes prospères. Que puis-je encore espérer ?
Depuis quelques mois, en me regardant dans les nombreux miroirs de ma résidence, je me voyais avec un curieux objet sur la tête…..
Ma soif de pouvoir me donnait-elle des hallucinations ?
Pour guérir ces curieuses visions, rien de tel que de les concrétiser. D’où les préparatifs mystérieux dont il était question depuis quelques épisodes.
A présent, je dois passer à un nouveau stade de mon évolution. Le moment est venu.
Du dernier étage du Marina Crown, je regarde cette ville où tout dépend de moi. En bas la population s’agite, court, travaille, et ce pour satisfaire mes moindres désirs. Et mes énormes délires financiers. Travaillez, travaillez, vous avez pris un passeport pour Enfercity, il faut assumer.
Les trois maximes d’Hell’s Land sont : adoration, soumission, imposition.
J’imagine souvent tous ces gens penchés sur leur feuille de papier, écrivant leur lettre d’insulte hebdomadaire (c’est la moyenne par habitant). Bon prince, j’ai fait publier récemment un petit recueil d’injures qui s’est arraché en une journée ; un vrai succès.
Les derniers sondages (non truqués bien sur)
me donnent un taux de sympathie de 99,99 %.
«ICI, IL N’Y A QUE DES GENS HEUREUX», peut-on lire à tous les coins de rue. Ces panneaux ont coûté très cher à la population et pour le moment, je n’ai reçu aucune lettre de remerciements. Que des injures. Je suis un incompris.
Pourtant je fais des efforts, ce mois-ci j’ai ouvert un second bar dans la ville dans un endroit magnifique, avec seulement 8 mois d’attente pour déguster un petit verre de mon alcool acheté en fraude.
Je reçois un appel d’Otto LAGERFELD sur mon portable en or. Il m’annonce que tout est prêt. Je quitte aussitôt mon bureau.
Mon fidèle chauffeur Ali MOUZINE est là et m’ouvre la portière. Mes bagages sont prêts, nous partons. (oui déjà). Tout en roulant, je lis mes e-mails, et je vois avec étonnement un courrier de Brisefer : Les postiers se sont mis en grève et refusent de livrer les centaines de sacs de courrier de lettres d’insultes. Des centaines ? qu’a-t-il bien pu inventer pour avoir autant de succès ? Je suis jaloux.
La voiture roule en direction d’Enferbeach.
Sur mon chemin, il y a comme d’habitude des manifestations de sympathie, quoi de plus normal, avec tout ce que je fais pour la population. A travers les vitres blindées, je leur fais un salut amical et mon plus beau sourire de star. Ils me répondent par un geste qui consiste à mettre une main à l’emplacement du coude et de lever l’avant bras avec l’autre main en forme de poing.
Un petit signe de ma part, et la police rafle tout ce petit monde pour participer à un tirage au sort. Le gagnant aura la chance d’accomplir un «TRIMER©» !! ce mois-ci, comptage des pigeons de la ville en vol. Mais où vais-je chercher des idées pareilles ?
Mon fan-club me suit en avion privé. Sièges : en bois, ceintures : en corde, boisson : eau, repas : rien. Des bons de ravitaillement leur ont été remis pour le buffet de la réception qui sera donnée ce soir. Les fans qui ne mangeront rien seront mieux notés. Ils ont également appris des phrases flatteuses qu’ils devront me dire au bon moment. Et avec sincérité cela va de soi.
Nous arrivons à Enferbeach. Brisefer nous attend en compagnie de son père, Abel IKXXXXXXX, qui n’a pas l’air trop outré de la réussite trop foudroyante pour être honnête de son fils. Il faut dire qu’avec les somptueux pots de vin… euh… zut… les somptueux cadeaux que je lui fais, il serait fort inconvenant de sa part d’élever une quelconque protestation, et c’est à bras ouverts que je suis accueilli. Le contraire m’eût étonné.
Quoi de plus admirable que l’hypocrisie de la part d’un ami ?
Que celui qui n’a jamais pêché me serve la première bière !
Les flashes crépitent, mes journalistes perso immortalisent la scène. Les autres n’ont pas été invités, car je crains fort que leurs commentaires soient quelque peu désagréables à mon égard. A Hell’s Land la liberté d’expression est totale et sévèrement contrôlée. Par contre on peut m’adresser des réclamations par courrier. Ca fait tourner mes usines de papier. Et mes fabriques de lingots d’or.
J’ai du faire établir un pont aérien entre Hell’s Land et la Suisse, je n’arrivais plus à passer tout mon or avec un voyage par jour. C’est à présent 5 voyages qu’il me faut. Je suis trop riche…
Tous mes invités sont à présent arrivés, et attendent dans la grande salle de réception sous les lustres de cristal qui brillent de mille feux. Il fait une chaleur d’enfer.
C’est le moment. I-G et G-K donnent un discret coup de fil sur leur portable. Immédiatement, depuis Enfercity, leur équipe met en route le système de brouillage total des émissions de télévision. A présent, le monde entier va pouvoir assister à ma cérémonie, que ça plaise ou pas. C’est moi qui décide, car je suis le meilleur, le plus grand, le plus fort, le plus diabolique, et le plus riche donc le plus aimé.
Les réclamations seront rangées soigneusement dans un classeur spécial.
Dans un élan de générosité, chose qui m’est coutumière, j’ai également convié mes ennemis à la fête. Il faut dire qu’ils ne sont plus en état de nuire, surtout GRONAZE, victime d’un sévère et irréversible pétage de plombs. Après une course poursuite dans le palais, j’ai réussi à lui confisquer sa sébile et sa pancarte en carton, ça aurait fait tâche qu’il mendie pendant la cérémonie. S’il est sage, il aura droit à une part de gâteau, à tenir un pan de mon manteau, à chanter mes louanges, et à se prosterner à mes pieds. S’il n’est pas content avec ça… j’y ajouterai le nettoyage du tapis rouge à l’aspirateur.
La cérémonie commence enfin. Je suis sur des charbons ardents. J’ai revêtu le vêtement spécial confectionné par Otto LAGERFELD.
Le grand chambellan annonce chaque arrivant en clamant son nom à voix haute :
-Hadryen GRONAZE
-Harry VU
-Eva ?
-I-G et G-K BOGUE-D’ANOVE
-Bernadette SOUBY-ROUX
-Anaïs FARIGOULETTE
-Réginald ROUILLARD DE LA BASSINIERE
-Bertrand-Brisefer IKXXXXXXX
-Abel IKXXXXXXX
-AHA DENFER
Nous nous avançons au milieu de la salle, où se trouve une petite table sur laquelle est posé un petit coussin rouge, et sur le coussin, ô merveille, l’objet de ma convoitise : la couronne d’empereur, et le sceptre, qui me sera très utile pour me gratter le dos.
Ah quel moment divin, euh, je veux dire infernal… Ma modestie légendaire est en train de baisser en flèche. Mais tant que ça n’est pas mon compte en Suisse…
C’est Réginald qui a posé la couronne sur ma tête. Je suis à présent Empereur. Après un petit discours vite fait, et avoir serré énergiquement quelques dizaines de mains (j’aime bien quand les os craquent), je pose mon noble postérieur sur le trône impérial, le temps que l’on prenne quelques photos de ma majesté, pendant que mon fan club s’époumone pour me faire plaisir et pour justifier sa prime.
La cérémonie est terminée. Je me suis discrètement éclipsé (enfin dans la mesure du possible vu mon accoutrement) et je suis parti à la recherche d’un miroir pour m’y livrer à mon activité préférée : le narcissisme.
Brisefer a pensé à tout. Je ne sais plus où regarder.
Je noterai de le nommer prince, dès que je me serai assez admiré, que j’aurai retrouvé mon stylo, et que ma tension aura baissé.
C’est la garden-party dans le parc. Les invités mangent et boivent leurs 3 petits gâteaux et leur unique flûte de champagne, en prenant soin de ne pas tacher leurs vêtements prêtés pour la circonstance, et en me traitant mentalement de gros radin mégalo (personne n’est assez fou ici pour faire ce genre de remarque à voix haute)
Pendant ce temps, à la cuisine, les filles qui avaient un peu faim se mijotent un petit en-cas…. Il va falloir acheter une nouvelle cuisinière.
On a ensuite cherché partout Brisefer et Bernadette… qui ont fini par réapparaître, quelque peu décoiffés.
Le soir, un feu d’artifice a été tiré sur la plage, et après une bonne nuit de repos, nous avons regagné Enfercity, à présent cité impériale.
Désormais, je suis «sa majesté AHA 1er» Empereur à vie d’Hell’s Land, pour le malheur de ses habitants. Ma côte de popularité est passée à 327,35%. Comment ça, je triche ?
C’est drôle, je ne sens aucun changement, mis à part le poids de la couronne en or et pierres précieuses que je porte sur la tête. Aimablement (enfin autant que cela est possible) payée par mes administrés, qui me vouent une admiration sans limite (d’impôts).
Ali, mon chauffeur, aura une prime pour nettoyer la limousine, victime de la non-liesse populaire qui a salué mon retour. On ne trouve plus d’œufs ni de tomates dans la ville. Ma limousine a des airs de paella géante. J’aurais préféré qu’on me lance des serpentins et des confettis. Enfin, on ne peut pas tout avoir…
Le journal a relaté en première page l’évènement. Et aussi en page 2, en page 3,en page 4…….. Tous les exemplaires ont été vendus, (l’achat en est obligatoire) j’en ai profité pour tripler le prix, ça n’est pas tous les jours que je me fais couronner. Quoi que…
J’ai fait établir mes blasons et armoiries, qui figureront partout dans l’Empire. J’ai pris le phénix comme emblème. Et bien sur, je resterai simple, sage, bon, juste, humble, effacé, honnête, et modeste, comme à mon habitude.
Nous avons bien tous mérité des vacances. Abel, Brisefer, Anaïs, Bernadette, Réginald, la mystérieuse Eva, et les frères BOGUE-D’ANOVE m’accompagnent, direction ma station spatiale.
Décollage impeccable, sans problèmes, car nous nous sommes tous très bien entraînés.
Des amis m’y attendent pour de grandes aventures en holodek.
Retour prévu… bientôt.
Et ma devise reste la même :
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L’incroyable City Journal d’EnferlanD -
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Le C.J. d'Enferland et de son univers impitoyaaaaable reviendra peut-être, un jour...