Voici la suite des aventures d’Enfercity, que je n’ai pas oubliée, et où il se passe toujours un tas de choses.
Ze suite !!
Nous sommes arrivés. Nos hélicos posés, nous descendons et faisons quelques pas sur cette terre vierge. Bientôt ici s’élèvera un complexe de vacances géant, sorti tout droit de mon imagination, laquelle est fort délirante comme chacun sait. J’entends déjà tinter les pièces de monnaie et j’imagine les billets de banque qui s’entassent, qui s’entassent, les casinos qui poussent comme des champignons…
Et comme le temps c’est de l’argent, je préconise l’action immédiate. Avec moi ça ne traîne pas, ceux qui me connaissent le savent bien. Et Bertrand s’y fera lui aussi. Son casque vissé sur la tête, il me suit en courant, sans même savoir où nous allons.
Le moment est venu de faire un discours. Dans quelques instants, cette vaste plaine commencera à se transformer, et je rassemble ma troupe afin qu’elle ouïsse mon allocution. Reginald filme la scène, car il s’agit là d’un moment important à conserver pour la postérité.
Sous le regard effaré du petit groupe, je sors de mon attaché-case quelques feuillets dactylographiés recto-verso, et d’un air solennel je prononce :
« Mes chers amis, au boulot ! »
(oui je sais, c’est mon côté farceur)
Ce long discours terminé, je range minutieusement mes feuilles, car je suis un mec très soigneux, et j’indique à ma petite troupe les deux énormes engins qui se trouvent au centre du terrain. L’instant d’après, je suis aux commandes d’EVT 1 avec Bertrand et Anaïs, tandis que Réginald et Bernadette pilotent l’EVT 2.
Petit à petit, mais très rapidement, une plage apparaît, au milieu de nulle part.
La plage est terminée. Un nouveau discours s’impose pour mon allocution télévisée quotidienne de demain. Cette fois, je vais improviser, car j’ai laissé l’attaché-case dans mon hélico. De toute façon, les feuillets étaient en fait quelques lettres d’injures anonymes que j’avais emmenées pour faire faire une étude graphologique.
« Chers administrés, voici venu le moment tant attendu par la population de Hell’s land : je vous annonce la création d’une nouvelle cité réservée à la détente, aux loisirs, et aux vacances. Je déclare EnferBeach ouverte à tous ceux qui voudront y venir ».
En fait cela se traduirait plutôt par :
« Chers pigeons, voici venu le moment tant attendu par le Maire de Hell’s land, de venir emménager à Enferbeach où la vie est chère, où les impôts vous mettront sur la paille, et où la plage ne sera qu’un lointain rêve, sauf s’il vous reste un peu d’argent en fin de mois, ce qui est peu probable. »
Je suis vraiment persuasif : les pigeons sont arrivés en masse se faire plumer.
Une mention spéciale pour cet immeuble, la cité Mon Rêve, qui a obtenu le prix de la construction la plus laide de la ville, un honneur à Enfercity, et qui est réservé à ceux qui n’ont pas eu les moyens de louer une maison. Pas d’ascenseur, eau courante 3 heures par jour, électricité 3 heures par nuit. La serrure de la porte d’entrée ne fonctionne pas et la porte est bloquée. Les blattes sont fournies gratuitement par la municipalité. Un enfer dans l’enfer.
Il va falloir que je fasse enlever la pancarte qui a été apposée sur la façade (
au secours, sortez-nous de là !) car ça fait mauvais effet.
Nous avons emménagé dans nos quartiers pour quelques jours. Voici la résidence du Maire d’Enferbeach, avec de nombreux appartements pour accueillir son personnel (quand il aura de quoi le payer) et ses amis (actuellement en cours de recrutement, le casting se fait de 14H à 18H30 dans les studios de ma chaîne de télévision privée)
Un petit coin détente spécialement conçu pour Bertrand, aussi bizarre que lui….
Et voici la résidence du Maire de région, c’est-à-dire moi, avec l’Arche, immeuble majestueux, symbole de puissance, réservé à mon personnel, et à mes amis (oui oui j’en ai). Je sens que les impôts vont faire mal, très mal, ce mois-ci. Je sens aussi que les timbres vont se vendre comme des petits pains, et que les employés de la poste vont me maudire en transportant les lourds sacs de lettres de réclamations. C’est toujours difficile au début, mais après ils s’y habituent. De toute façon, je n’en lis qu’une tirée au hasard dans chaque sac.
Mon hôtel particulier, que j’ai eu du mal à meubler, car il y a bien plusieurs centaines de pièces, Anaïs a même failli s’y perdre. Le tout sous la surveillance de policiers super équipés, super entraînés, super motivés, car super bien payés.
Mon coin détente, toujours dans la modestie bien sur, où je viendrai pour décompresser après le travail. On y trouve les seuls êtres vivants qui travaillent pour moi sans être payés : les oiseaux qui chantent dans les arbres. Tiens, je deviens poète, il faut que je me ressaisisse.
Enfin, la statue du Maire, que j’ai du faire protéger par des policiers, pour prévenir les dégradations dues à mes admirateurs qui ne rêvent que de la déboulonner pour l’emporter chez eux. Ah, la popularité a souvent des inconvénients.
Voici maintenant mon parking privé, et les installations qui fournissent l’énergie de la ville, avec au centre un bâtiment spécial, le tout sous haute protection policière.
La plage d’Enferbeach, avec tout autour des hôtels de luxe réservés aux touristes fortunés (quand ils arriveront), avec vue sur la plage bien sur, je ne mens jamais.
Maintenant que tout est en place, que les crétins, enfin les habitants, commencent à arriver, reste à nommer le maire de la ville. Nous voici tous réunis dans mon hôtel afin de régler cette importante affaire. Je vais tenter là l’expérience la plus périlleuse que j’ai jamais faite jusqu’à présent, mais j’aime bien les situations aventureuses.
-Bertrand ?
-Euh…oui AHA…
-Tu as eu 18 ans le mois dernier. Tu es donc apte à assurer certaines fonctions importantes. En conséquence, te voici Maire d’Enferbeach !
-……………. !!!
-Tu as un mois pour maîtriser la situation !
-Mais… AHA…
-Ne me remercie pas ! à partir de demain, tu es élève-maire, je serai ton professeur.
-Ah j’oubliais, il te faut un nom de Maire. Tu seras donc Brisefer 1er, maire d’Enferbeach. Mais….… qu’est-ce que tu as ?
Bertrand nous fait un malaise, je dois appeler mon médecin personnel. Je reconnais que je manque de douceur, et que je n’ai guère pris de gants pour lui annoncer tout ça. Le pauvre petit en est tout retourné.
La nuit est tombée. Depuis mon hélico, Bertrand, alias Brisefer, et moi-même, admirons la ville qui s’étend dans toutes les directions. Mentalement, je fais des calculs. Certains disent que j’ai un tiroir-caisse à la place du cœur. Ah que c’est vrai.
Je sens qu’il va se passer plein de choses dans cette nouvelle ville…
et, bien sur…
---------------------------------------------------------------------------------
L’incroyable City Journal d’EnferlanD -
Tutorials, hole digging, petites astuces, lien BRF
Le C.J. d'Enferland et de son univers impitoyaaaaable reviendra peut-être, un jour...