Et voilà.
Je suis de retour à Enfercity, en pleine nuit, après une visite à Valle del Sol, chez mon ami IKXXXXXXX.
Ce fut un bon séjour, c’est une très belle ville. Il faut dire que IKX investit beaucoup d’impôts pour l’embellissement de ses villes, tandis que moi j’investis beaucoup d’impôts pour l’embellissement de mon cadre de vie personnel. Et je le vaux bien.
Je ne suis pas revenu les mains vides, car je ramène avec moi Bertrand, fils unique et préféré d’IKX, un grand benêt béat et paresseux, un peu bizarre, et coiffé d’un casque de viking, que mon ami m’a confié pour un mois car j’ai comme l’impression qu’il est un peu pesant, voire très lourd, à supporter, et que IKX a besoin de souffler. Il faut dire qu’il est seul pour l’élever, et que son éducation en a un peu souffert.
J’ai donc installé Bertrand dans une petite suite dans ma résidence. J’ai cru voir dans son regard une sorte de surprise quand il a vu Enfercity. Il faut dire que c’est très différent de Valle del Sol. Je sais aussi qu’IKX compte sur moi pour m’occuper de Bertrand, et de le sortir un peu de son cocon et de ses jeux vidéo. Il sait qu’avec moi son fils sera en de bonnes mains (le pauvre petit…)
Donc le lendemain, après une bonne nuit de repos, nous voici à pied d’œuvre, enfin surtout moi, car Bertrand émerge à grand peine d’un sommeil de 14 heures. Va falloir que ça change. On va secouer un peu ce gentil rouquin rêveur.
Pour commencer, réunion du Conseil municipal. Le cérémonial surprend Bertrand, c’est le moins qu’on puisse dire. Je l’ai invité à s’asseoir à la droite de mon trône, (le premier qui fait un commentaire sera condamné à l’astiquer tous les jours pendant un mois) et à assister à la prestation d’allégeance de mes conseillers, qui doivent se prosterner à 5 reprises devant moi. Le salaire royal que je leur verse justifie le fait qu’ils se prêtent sans mot dire à cette obligation. Quand je dis qu’avec de l’argent on obtient énormément de choses…
J’ai cru déceler une lueur d’admiration dans le regard vert de Bertrand. Il y a de l’espoir…
A peine sortis de la mairie, décollage à bord de AirForceAHAOne, mon hélicoptère de combat personnel. Nous survolons un peu la ville, dont je suis assez fier, je l’avoue humblement. Et même carrément. Je ne gêne pas d’ailleurs pour le claironner haut et fort, à qui veut bien l’entendre. Et aux autres aussi. Nul n’est censé l’ignorer. I am the best of the bests.
Loin de Valle del Sol la douce, Bertrand découvre ma technologie de pointe et ces étranges bâtiments qui entourent Paradise, ainsi que les tours impressionnantes que j’ai fait construire. Et surtout ma navette spatiale. C’est le choc. Il ose même faire une remarque : « AHA, tu es formidable » ! On progresse…
Suite de la visite à bord d’un char, car nous sortons dans la rue, et je dois me protéger de mes fans nombreux et hystériques. Les commentaires sur les pancartes sont codés : quand on lit « AHA est un tyran » il faut comprendre : « AHA nous t’aimons ». Je fais part de ces précisions à Bertrand, qui s’étonnait des inscriptions qu’il pensait être hostiles, alors que ce sont des compliments. Il commence d’ailleurs déjà traduire ces messages : on est sur la bonne voie….
N’empêche que sa naïveté est toujours là, et qu’il gobe tout ce que je lui dis. Jamais vu un benêt pareil. Etape suivante : mettre un peu de malice dans son cerveau d’ado-gâté-par-son-papa.
-Bertrand, suis-je riche ?
-Ben oui AHA, je pense que tu dois l’être
-Et d’où vient mon argent ?
-Tu as un bon salaire
-Non Bertrand, j’ai un gigantesque salaire !!
-Euh… et… combien touches-tu par mois ?
-Regarde !
- ……….….
-Et par jour, mon petit Bertrand, pas par mois !!
- ………..……
-Et d’où vient tout cet argent ?
-Devine, Bertrand, devine…
Bertrand a compris. Il est mur pour la suite.
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L’incroyable City Journal d’EnferlanD -
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