Encore une fois, je ne peux que vous remercier pour vos commentaires
!
Art, oui, je doit en avoir certaines, il faudrait que je regarde ! Tu as du remarquer que le Rockfeller apparaissait dans cette série
!
J'avoue que la brume entre les grattes-ciels donne un quelque chose d'incroyable à New York ! C'était juste génial de voir ça !
Merci Coolio ! J'avoue regretter, raah, ça sera pour une prochaine fois
! Et oui, c'est cool que nos photos se complètent
!
Merci à vous d'avoir poster
!
Nous allons maintenant faire une petite parenthèse, et revenir en France, et plus précisement à St Etienne !
Oui oui, je sais, rien à voir avec New York hein
!
Mais voilà, depuis le 1 octobre, c'est l'ouverture de la Cité du Design ! Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, mais pour vous la présenter, je vous ait choisi un article de
Le Monde de Frédéric Edelmann, qui présente assez bien ce nouvelle attrait à la ville :
La voilà enfin cette Cité du design, à Saint-Etienne, logée dans l'ancienne Manufacture d'armes, un lieu si chargé d'histoire, que le projet a provoqué d'innombrables débats et polémiques. Après trois ans de travaux, pour un coût de 40,7 millions d'euros, la population va pouvoir se faire son idée sur cette Cité, les 2 et 3 octobre, lors de journées portes ouvertes.
L'attente est à la mesure du projet. Car ce site patrimonial est immense : trois bâtiments anciens et désormais rénovés, et deux autres construits pour l'occasion. 33 000 m2 en tout, 16 000 rien que pour la partie nouvelle. Presque un quartier dans la ville. D'autant que plusieurs autres bâtiments anciens restent en friche, beaux vestiges de l'industrie, rangés en ordre quasi palatial. Ils attendent que d'autres acteurs des nouvelles industries de la ville renaissante rejoignent ce vivier.
Cette Cité abrite des salles d'exposition, un auditorium, une médiathèque, un restaurant, une agora... Et d'abord une école, naguère logée à piètre enseigne. Les 330 étudiants de l'Ecole supérieure d'art et de design de Saint-Etienne (Esadse, un acronyme ardu) arrivent depuis trois jours pour tester la part qui leur revient : deux bâtiments de l'ancienne manufacture, rénovés avec soin et générosité, et d'où les cloisonnements ont été largement bannis.
Le troisième bâtiment ancien, dit de l'horloge, est une belle et simple architecture, dévolue à l'administration, aux têtes chercheuses du design, à des ateliers. Sur le côté, un échafaudage sophistiqué de 31 mètres, baptisé "tour observatoire", sur lequel on grimpe pour juger de l'évolution de la ville, bronzer, tchatcher.
L'entrée du site est barrée par une vaste halle contemporaine (3 800 m2) baptisée la "Platine" (comprendre une pièce d'armement et non un tourne-disque), signée par l'agence berlinoise LIN, qui associe Finn Geipel et Giulia Andi.
C'est une boîte allongée et pure. 193 mètres de large, 31 de profondeur, entre 4,5 et 6,5 de haut, suivant la déclivité du sol. L'ensemble est recouvert d'une peau technique ultra-sophistiquée, composée de panneaux triangulaires de 1,20 mètre de côté, alternativement opaques, translucides ou photovoltaïques.
L'espace central de la Platine fonctionne comme un sas hospitalier, que l'on traverse par six portes indifférenciées. On le traverse pour gagner les deux bâtiments de l'école. Ou bien on y reste pour les expositions, l'auditorium, la serre, la bibliothèque, le restaurant, etc.
A ce stade, le bâtiment est une réussite, riche de lumière et d'ambiances différenciées. Les proportions et la liberté des salles sont adaptées à l'évolution constante que la mode et les techniques apportent aux objets comme aux oeuvres.
Cette Platine a pris la place de plusieurs bâtiments de la Manufacture qui en marquaient l'entrée ; notamment les maisons des deux frères fondateurs, qui donnaient sa raison d'être à la majestueuse grille de l'entrée. Une partie de l'histoire a ainsi été gommée, celle de la Manufacture d'armes, fondée en 1864, devenue un fleuron de la ville - partiellement et trop tardivement classé -, avant de décliner et d'être temporairement reprise par Giat Industries.
Le projet des architectes de LIN - détruire pour construire leur platine -, parce qu'il fait peu de cas des traces du passé, a suscité d'emblée, non sans raison, des oppositions, et ce bien au-delà de Saint-Etienne. L'ancien maire, Michel Thiollière (UMP), qui avait voulu ces constructions, a perdu son poste en 2008 au profit du socialiste Maurice Vincent, qui combattait le projet. Ce qui n'empêchera pas ce dernier d'inaugurer la Cité, avec l'indispensable sourire.
Placée ailleurs, sur un champ de betteraves comme cela se faisait naguère, la Platine mériterait d'être regardée pour elle-même, disséquée pour ses vertus techniques, observée pour son esthétique propre, pour son design autosuffisant.
Mais cette attitude arrogante d'objet solitaire sur un site douloureux fait qu'on ne perçoit, dès l'abord, qu'un désagréable hiatus. La majestueuse grille laisse entrevoir le bâtiment de l'horloge, coupé au niveau du ventre par la Platine ; c'est un des signes les plus frappants de la confusion faite par l'agence LIN, pourtant réputée, entre l'espace de l'architecture et l'autonomie du design.
Ce fameux design, défendu dans les murs (la Cité organise la Biennale internationale du design, dont la prochaine édition aura lieu en 2010), trouve son aboutissement dans ce bâtiment, comme s'il s'agissait d'un robot, un canapé, un sac à dos.
Saint-Etienne possède d'autres ovnis architecturaux de qualités diverses : le sépulcral Musée d'art moderne signé Didier Guichard (1987), la cité administrative de Manuelle Gautrand (en cours d'achèvement), le Zénith de Norman Foster (2008). Cette ville, durement marquée par l'abandon des mines, des usines de passementerie ou d'armes, qui a donc un paysage difficile et un dessin souvent ingrat et composite, brutal et labyrinthique, a besoin d'urbanisme. Ce sera le rôle d'Alexandre Chemetoff, Grand Prix national de l'urbanisme en 2000. Il ne sera pas de trop à Saint-Etienne.
Pour mieux vous faire une idée, voici quelques photos que j'ai faites tout à l'heure :
"La censure, quelle qu'elle soit, me paraît une monstruosité, une chose pire que l'homicide ; l'attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme" Gustave Flaubert (1821-1880).