message posté le 14 fév 2009 à 11h23édité le 5 mars 2009 à 11h36 par gabs [membre]
Bon, vous vous souvenez sûrement de mon enthousiasme que je vous ai fait partager sur la construction de la future tour Aerospace Campus, haute de 120 mètres, au sud de Toulouse.
Eh bien le projet est tout simplement...suspendu (poil au *).
Faut dire déjà que l'inauguration de la tour prévue en 2015, avait été repoussée en 2018, et puis là, c'est carrément un gros point d'interrogation sur cette tour. Même moi, je n'arrive pas à y croire. Encore un projet de tour remballé dans les cartons?! Ça se peut!! Pour savoir si la tour verra le jour ou non, la réponse viendra dans environ un mois. Et là, c'est très clair: soit c'est oui, soit c'est non....
Je n'arrive pas tellement à cerner ce qui peut coincer ce projet, pour une ville-agglo qui atteint les 900 000 hab, et qui en attire 17 000 /an ...
Un peu tout peut-être: la crise immobilière? allez savoir, l'attente interminable du TGV Paris Tlse en 3 heures qui devrait venir qu'en 2018? allez savoir, la nouvelle municipalité qui a un excès de modestie? allez savoir, des lobbys de NIMBYs? allez savoir....
Ca rejoint un peu le sujet sur les gratte-ciels, sur le fait que la France est décidément pas encore prete pour des gratte-ciels. Du moins, j'ose croire que ce n'est toujours pas à l'ordre du jour, et qu'il y a bien d'autres sujets beaucoup plus importants que "planter des tours" (image que se fait le toulousain moyen). Bref, ce mythe de la "verticabilité" reste bel et bien un mythe, croyez-moi.
Lien du journal local La Dépêche:
Le 17 janvier dernier, aux Émirats arabes unis, la tour Burj Dubaï a atteint sa hauteur finale : 818 mètres ! Un record absolu, qui ne tiendra sans doute que quelques années, les projets de gratte-ciel dépassant le kilomètre de hauteur étant déjà dans les cartons. Mais au-delà de la prouesse, cette course à la hauteur qui passionne l'humanité depuis la tour de Babel en passant par celle de Pise, fait du gratte-ciel un élément clé de l'architecture contemporaine et du développement urbain des villes. « Après les opérations de constructions horizontales sous forme de barres, de murailles, ou de lanières censées favoriser les relations sociales, la verticalité devient le symbole d'un urbanisme conquérant », observait un récent colloque international, organisé à Paris par la Société française des architectes et les universités de Paris VIII et de Limoges. Car les tours du XXIe siècle n'ont plus rien à voir avec des blockhaus de béton. Au contraire, elles combinent à d'audacieuses formes artistiques des technologies vertes qui en font des modèles d'habitat et surtout de vraies signatures urbaines. « Les tours balisent le skyline des grandes métropoles », constatent les architectes. Et si les projets se multiplient en Europe comme à Londres ou Barcelone, la France sort de sa timidité. Paris, Lyon, Dijon vont avoir leurs tours. Et Toulouse ? L'avenir dira si la ville Rose qui lève les yeux vers le ciel pour admirer ses Airbus osera les voir de plus près, en haut de sa première tour.
Montaudran : la tour en stand by
La tour de 120 mètres de haut présentée comme la signature architecturale du futur Aérospace Campus par l'ancien président du Grand Toulouse Philippe Douste Blazy sera-t-elle construite un jour ? Pour le moment personne ne se hasarderait à avancer un pronostic. A la communauté urbaine du grand Toulouse on précise que le projet est en suspend.
Des discussions portant sur la répartition des espaces entre collectivités publiques et entreprises privées à l'intérieur de la tour, ainsi que sur son intégration dans l'ensemble du campus sont actuellement en cours entre le Grand Toulouse et les promoteurs du projet. Cette concertation devrait se poursuivre jusqu'en mars, précise-t-on au grand Toulouse avant d'expliquer que « le projet n'est pas annulé, mais qu'il a été lancé par l'ancienne municipalité et que maintenant on se demande comment l'intégrer. »
Contacté par téléphone, Christian de Gournay, président d'Altera-Gogedim, promoteur développeur du futur Aerospace Campus, n'a rien voulu ajouter aux explications fournies par la communauté urbaine. Il faut donc s'armer de patience et attendre le mois prochain pour savoir si la tour de Montaudran sortira un jour des cartons.
3 questions à
Daniel Benyahia (adjoint au maire de Toulouse, chargé en urbanisme)
Toulouse aura-t-elle bientôt sa tour ?
La question est prématurée. On met en chantier une réflexion liée à un projet urbain autour d'une politique claire : densifier et améliorer les transports. Or, la densité, tout le monde l'admet mais chez le voisin. La population doit s'approprier l'idée que rien ne sera plus comme avant.
Nous avons déjà commencé à recevoir des experts extérieurs, je suis allé voir ce qui se faisait à Nantes, Montpellier ou Marseille. Au niveau de la communauté urbaine, nous avons identifié des terrains pouvant muter, des quartiers concernés par le renouvellement urbain.
Les projets des autres villes ne vous incitent-ils pas à vouloir entrer plus vite dans la danse ?
Nous ne voulons pas faire dans le spectaculaire mais dans l'efficace. L'avenir de Toulouse est entre les mains des Toulousains. Nous voulons faire de Toulouse une métropole européenne et il y a du travail à faire auprès des professionnels, des promoteurs…
Mais n'avez-vous pas peur d'être à la traîne ?
Sans rien faire, Toulouse attire 17000 nouveaux habitants chaque année. Beaucoup de villes nous envient mais nous devons faire encore mieux. Les villes qui ont démarré plus tôt ont un projet urbain centré autour de l'arrivée du TGV. Nous, si tout va bien, on ne l'aura pas avant 2017 mais il faut s'y préparer. Le projet urbain, on peut le fixer pour 2031 (j'aurai 44 ans, c'est vous dire!!!!). Les grandes lignes seront définies avant la fin de l'année et l'acte fondateur de la réflexion aura lieu à la fin du mois avec une réunion autour de professionnels.
L'expert: «La légitimité des nouvelles formes »
Interrogé récemment par la Dépêche du Midi, à propos du projet de construction de très grandes tours, à Toulouse, Robert Marconis, spécialiste des questions d'aménagement et d'urbanisme indiquait: «Imaginer de nouvelles formes urbaines est légitime, cependant, j'oppose deux conditions. Ces très grandes tours ne devraient ni être érigées en centre ville, être destinées à un usage d'habitation, car cela remettrait forcément en cause les efforts louables réalisés la ville pour réhabiliter le patrimoine historique toulousain. Je suis, de plus, opposé au mélange esthétique du contemporain et de l'ancien. Par exemple, j'admire les tours de la Défense, mais Beaubourg me paraît relever de la provocation. En parlant de Paris, je conçois parfaitement que Toulouse veuille jouer dans la cour des grands et réclame des novations architecturales de ce type. Il faudrait un vrai centre directionnel, pour les affaires, la communication ou la culture. De ce point de vue, il faut anticiper l'arrivée du TGV, et trouver des terrains disponibles qui offrent de bonnes perspectives en matière de connexion avec le périphérique et les transports en commun qui permettraient une synergie parfaite.»
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Ma vie, ma ville Toulouse
Ici, on vient chercher l'image d'une brandade fière de l'être...