Sans doute avez-vous pour la plupart le 11 Septembre 2001 gravé dans vos mémoires. Coolio et moi avons sans doute aussi le 21 Septembre 2001. Voilà 5 ans, jour pour jour, que l'usine AZF a explosé à 10h17mn 58 s.
Pour ceux qui ne connaissent pas bien cette histoire, cet article explique clairement le récit et ses conséquences jusqu'à nos jours...
"Comment Toulouse pourrait-elle oublier, d'ailleurs ? Comment les Toulousains pourraient-ils oublier ce 21 septembre 2001, à 10 h 17, lorsque l'explosion de l'usine AZF a semé la mort et le chaos ? Les maisons soufflées, les milliers de blessés marchant, hagards, dans des rues devenues méconnaissables d'une ville devenue méconnaissable, les rumeurs d'attentat, et puis les formidables élans de solidarité, aussi… rien de cela ne peut s'effacer. Ce que vous faisiez ce jour-là à cette heure-là ? Vous ne vous en souvenez que trop bien. Car il y a eu un avant AZF et un après AZF. Une date comme une marque indélébile dans la mémoire collective ?
Cinq ans se sont écoulés. Mille huit cent vingt-cinq jours. Quarante-trois mille huit cents heures douloureuses pour ceux qui ont perdu un père, une nièce, un fils, une mère. Cinq ans et la mémoire qui saigne encore et toujours. Nombre de riverains, et la plupart des Toulousains disent vouloir « tourner la page ». Mais, dans la seconde qui suit, ils éprouvent le besoin, une énième fois, de raconter. D'en parler. De dire pour que la douleur se taise, un peu.
Sûr, les traces physiques du drame ont aujourd'hui disparu ou presque. Les rues proches de l'épicentre ont fait peau neuve. L'enchevêtrement de tôles et de gravats, l'énorme cratère, la tour marquée AZF… tout cela appartient au passé et le futur s'impatiente déjà : en manière d'exorcisme on construira ici le Cancéropôle. À défaut de guérir le traumatisme de la catastrophe, ici on soignera. Jacques Chirac, le Président de la République doit même venir marquer le coup, en octobre ou en novembre, pour signifier qu'une nouvelle page va s'écrire.
Reste la vérité sur les raisons de la plus grande catastrophe industrielle en France depuis la Deuxième Guerre mondiale. En concluant avant l'été à une explosion accidentelle provoquée par le mélange du nitrate d'ammonium stocké dans le hangar 221 et d'un produit chloré, les experts n'ont pas convaincu tout le monde.
Les divergences demeures entre associations de victimes. Si l'Association des familles endeuillées de Gérard Ratier accrédite la thèse des experts, celle que préside Jacques Mignard, « AZF -Mémoire et solidarité » la remet en cause : « Nous restons sceptiques sur les hypothèses qui sont avancées pour tenter de trouver l'origine de cette catastrophe industrielle. On tente de privilégier une explication qui nous paraît contestable. » Le procès, que les plus optimistes espèrent pour 2007, démêlera-t-il l'écheveau du doute ?
À la mémoire de Huguette Amiel, Jérôme Amiel, Philippe Bocle, Frédéric Bonnet, Mustoïpha Boura, Gilles Chenu, Gérard Coma, Serge Comenje, Gilles Contremoulins, Robert Delteil, Christophe Esponde, Michel Farré, Hassan Jandoubi, Alain Joseph, Bernard Lacoste, Alain Laudereau, Thierry Le Doussal, Robert Marnac, André Mauzac, Nicole Pifero, Guy Préaudat, Alain Ramahefarinaivo, Alain Ratier, Albertine Ruffin, Mathilde Sapy, Robert Schmitt, Abderasak Tahari, Arlette Teruel, Marguerite Vidallon, Rodolphe Vitry, Jacques Zeyen. "
Enfin, pour ceux qui ont 5 mn devant eux,
je vous conseille fortement de lire cette vidéo, qui représente les 20 premières minutes d'archives juste après l'explosion en compagnie de 2 reporters de France3 Toulouse. Il suffit de cliquer sur
"21 Septembre 2001, le document" Attention, certains passages sont choquants, âmes sensibles, s'abstenir.
Vidéo 21 minutes
Je n'oublirai jamais....
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Ma vie, ma ville Toulouse
Ici, on vient chercher l'image d'une brandade fière de l'être...