Je me permet de mettre un article très près de chez moi :
A Thonon, il dénonce une bavure : « Les policiers m'ont frappé devant mes enfants »
Interpellé un matin alors qu'il conduisait ses enfants à l'école, un Thononais déclare avoir été molesté par les policiers.
Les forces de l'ordre affirment que le père de famille s'est "rebellé".
«c'est un jeu les enfants, il ne faut pas avoir peur de la police, ils ont juste fait comme dans les films... » Depuis quinze jours, O. A. rabâche à ses deux garçons que son arrestation n'était qu'un jeu. L'aîné, 5 ans et demi, ne veut pas le croire et ne cesse de répondre à son père : « Non Papa, j'ai bien vu, les policiers t'ont tapé ! » « Mais ce n'était qu'un jeu... », tente encore de convaincre le père.
O. A., 41 ans, est maçon. Il a récemment acheté une maison à Thonon-les-Bains, « pour donner le meilleur » à ses trois enfants (5 ans, 3 ans et 6 mois).
Un stop grillé
Jeudi 17 septembre, à 8 h 20, il emmene ses deux aînés à l'école de Vongy, comme tous les matins. Au carrefour de l'avenue des Prés-Verts et de l'avenue de Thuyset, O. A. est arrêté au stop derrière une ambulance. « J'avais vu les policiers. Nous avons attendu longtemps que la voie se libère, puis l'ambulance est passée. Je me suis de nouveau arrêté et, comme il n'y avait personne, je suis passé. A ce moment-là, un policier m'a fait signe de m'arrêter en me disant que j'avais grillé le stop. » Immédiatement, O. A. demande au policier d'arrêter l'ambulance : « Il avait tout vu et pouvait témoigner que je m'étais bien arrêté.
Mais le policier a refusé et a fait signe à l'ambulancier de partir. Jamais on ne m'a dit que je pouvais contester l'amende après coup, sinon je n'aurais rien dit et on n'en serait pas là », ajoute l'automobiliste.
Des coups
devant les enfants
Après avoir garé sa voiture quelques mètres plus loin, O. A. tente d'expliquer au policier qu'il n'a pas grillé le stop : « De toute façon, là où ils sont postés presque tous les jours aux heures d'école, ils ne peuvent pas voir une voiture derrière une camionnette. C'est impossible, j'ai fait l'essai. » Le ton de la discussion serait alors monté, « mais aucune insulte n'a été échangée ». Jusqu'à ce qu'un deuxième agent ne rejoigne son collègue. « Immédiatement il m'a pris le bras pour me le coincer dans le dos et m'a plaqué contre la voiture, se souvient O. A.. Il criait : "Tu nous traites de menteurs, hein, alors ? Tu nous insultes ?" Je lui ai simplement répondu que je ne comprenais pas pourquoi il venait s'en prendre à moi alors même qu'il n'avait pas vu la scène puisqu'il était occupé avec un autre automobiliste. » « Enervé, il m'a donné des coups de genou dans le dos, devant les enfants. Ceux-ci hurlaient de peur dans la voiture. J'ai demandé aux policiers de ne pas me frapper ni me mettre les menottes devant les enfants, et d'appeler mon épouse qui était à la maison, à 50 mètres... Ils ont refusé en me disant "On va mettre tes enfants à la Ddass". Puis, en retrait, il a dit à son collègue de s'occuper des "minouches".
» Ne supportant pas qu'on insulte ses enfants, O. A. a alors lancé au policier qui l'aurait frappé : « Vous vous prenez vraiment pour un roi ! » Quelques minutes après, une femme policière arrive sur place. « Elle a été plus compréhensive que ses collègues, je l'en remercie vivement.
Elle a accepté de téléphoner à ma femme. Et deux minutes plus tard elle était là pour récupérer les enfants. »
Pas d'avocat
en garde à vue
Une fois menotté, O. A. a été mis dans un fourgon de police pour être emmené au commissariat. « Jamais on ne m'a demandé mes papiers, mon permis et l'assurance de la voiture. » Pourtant, à sa sortie de garde à vue, O. A. recevra quatre amendes : une pour l'infraction au stop, et trois autres pour refus de présentation du permis de conduire, de l'assurance et de la carte grise. On lui a également remis une convocation au tribunal pour outrage verbal et rébellion physique.
La garde à vue d'O. A. aura duré de 9 heures du matin à 17 heures environ. « Durant ce temps, j'ai demandé à voir un médecin. On m'a bien conduit à l'hôpital, reconnaît-il. En revanche, j'ai aussi demandé à voir un avocat, comme la loi l'autorise, mais aucun n'est jamais venu. On m'a dit qu'il était occupé à Annemasse. » Une avocate thononaise assure pourtant que l'avocat de permanence à Thonon « trouve forcément le temps de se déplacer au commissariat entre 9 heures et 17 heures ».
8 jours d'ITT
En sortant du commissariat, O. A. a consulté son médecin pour un mal de dos consécutif aux coups qu'il aurait reçus des policiers. « J'ai eu une interruption temporaire de travail (ITT) de huit jours, du 17 au 25 septembre. » Choqué par ce comportement et en prévision de son procès qui doit avoir lieu le 14 janvier 2010, O. A. a contacté un avocat pour le défendre. Depuis, il a également pu retrouver l'ambulancier qui a accepté de raconter ce qu'il a vu : « Malheureusement il n'était plus sur place au moment des coups », regrette le défenseur d'O. A..
Rien contre la police,
confiant en la justice
Pour préparer son procès, et à la demande de son avocat, O. A. est retourné quelques jours plus tard prendre des photos du carrefour en question. « Les policiers étaient là, mais je ne les ai bien sûr pas pris en photo, cela ne m'intéresse pas. Je me suis juste mis là où ils étaient lorsqu'ils m'ont arrêté et j'ai attendu qu'une camionnette passe pour que la configuration soit la même. » Seulement, ce qu'O. A. n'avait pas prévu, c'est que le policier qui l'aurait violenté se trouvait... de nouveau en faction au rond-point de Thuyset. « Il est venu vers moi, a pris mon appareil photo et m'a dit que je n'avais pas le droit de le prendre en photo. Il s'est permis de regarder toutes mes photos, et bien entendu il n'y figurait pas... » Aujourd'hui, O. A. attend son passage devant le juge : « Je suis confiant en la justice. Mais surtout je n'ai rien contre la police, heureusement qu'il y en a beaucoup, la majorité, qui font bien leur travail. »
Les enfants sous le choc
« Quand je suis rentré de garde à vue, mon fils, qui voulait être policier, avait jeté sa petite voiture de police.
» Malgré la tentative de conversion de l'histoire en jeu par le père, les enfants ont eu quelques problèmes de comportement, à la maison comme à l'école. « La maîtresse nous l'a signalé, alors qu'avant tout se passait bien. Le petit ne veut plus y faire de sieste.
» En outre, dès qu'ils voient des policiers à la télévision ou dans la rue, les enfants hurlent : « Papa, attention, ils vont t'emmener en prison ! » « Cela devient pesant. Ils ont été suivis par un médecin, mais on ne sait plus quoi faire pour les aider, s'inquiète le père de famille. La nuit, le petit vient régulièrement pour dormir dans notre chambre parce qu'il fait des cauchemars. » Face à l'attitude de ses garçons, le père n'a aujourd'hui qu'une seule question à la bouche : « Est-ce qu'un policier pourrait, s'il vous plaît, venir chez moi expliquer à mes enfants que la police n'est pas méchante ? »
Source: Le Messager
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