message posté le 22 déc 2006 à 18h57
Le Nouvelliste
TROIS-RIVIÈRES - Alors qu'ils prévoyaient, à la fin novembre, un mois de décembre à l'eau mais des températures dans les moyennes pour janvier et février, le climatologue et professeur émérite Joseph Litynski et son assistant de recherche, François Bellemare de l'UQTR, ont refait leurs calculs et se ravisent.
Ils croient maintenant que l'hiver 2006-2007 deviendra au contraire le plus doux des 60 dernières années. "Serrez vos raquettes à neige et sortez vos raquettes de tennis", propose M. Bellemare.
Utilisant une méthode développée et éprouvée en Europe de l'Est pour les prévisions à longue échéance, les deux climatologues ont refait leurs calculs, basés sur la méthode dite des analogues, pour se rendre compte que les mois de janvier et février seront tous deux de trois degrés plus chauds que la normale pour l'extrême sud du Québec.
Il y aura moins de neige, prévoient-ils, mais une augmentation des précipitations sous forme liquide, voire même du verglas et du grésil. Il y aurait donc moins de tempêtes et un hiver exceptionnellement doux.
Leur méprise de novembre venait du fait que le pattern climatique de l'automne avait été en dents de scie, donc extrêmement difficile à caractériser selon la méthode des analogues, ce qui a rendu leur prévision plus difficile cette année.
Du déjà vu
Le genre d'hiver qui se vit au Québec jusqu'à présent, explique M. Bellemare, a déjà eu lieu à l'hiver 1948-49 alors que la moyenne s'était établie à - 5 ° C. À titre comparatif, la moyenne de décembre pour Trois-Rivières est de - 8,3 ° C, celle de janvier est de - 12,5 ° C et celle de février, - 10 ° C.
La situation des vents violents vécue récemment à Vancouver est arrivée aussi en 1948. Bref, cet hiver-là ressemble à s'y méprendre au mois de décembre 2006, raconte M. Bellemare.
«Le 6 décembre 1948, il avait fait 6,5 ° C au-dessus de zéro», rappelle le climatologue. Les mois de décembre 1881, 1911, 1923, 1948, 1953, 1957 et 1982 ont aussi été caractérisés par des températures beaucoup plus élevées que la moyenne. «Mais cette année, il est clair qu’on a battu des records», concède-t-il.
Les climatologues de l’UQTR estiment qu’il ne faut pas rattacher systématiquement les conditions qui prévalent actuellement à la question des changements climatiques.
«La variabilité annuelle ou pluriannuelle du temps ne doit pas être confondue avec les variations climatiques à plus long terme», estime M. Bellemare. Pourquoi, alors, un hiver aussi inhabituel?
«Nous pouvons affirmer que le principal responsable est probablement le soleil avec ses multiples cycles d’activité qui varient de 27 jours à 314 ans et plus. On soupçonne, par exemple, que le cycle solaire de 11 ans induit des changements dans le régime des vents à haute altitude dans les régions polaires et de «piloter» le climat», explique M. Bellemare.
D’autres facteurs, comme le Gulf Stream et El Nino dans le Pacifique, pour ne citer que quelques exemples, exercent aussi des influences sur la variabilité du climat, rappelle le chercheur. «C’est très complexe et tout n’est pas encore compris et expliqué», fait valoir M. Bellemare.•
TROIS-RIVIÈRES - Alors qu'ils prévoyaient, à la fin novembre, un mois de décembre à l'eau mais des températures dans les moyennes pour janvier et février, le climatologue et professeur émérite Joseph Litynski et son assistant de recherche, François Bellemare de l'UQTR, ont refait leurs calculs et se ravisent.
Ils croient maintenant que l'hiver 2006-2007 deviendra au contraire le plus doux des 60 dernières années. "Serrez vos raquettes à neige et sortez vos raquettes de tennis", propose M. Bellemare.
Utilisant une méthode développée et éprouvée en Europe de l'Est pour les prévisions à longue échéance, les deux climatologues ont refait leurs calculs, basés sur la méthode dite des analogues, pour se rendre compte que les mois de janvier et février seront tous deux de trois degrés plus chauds que la normale pour l'extrême sud du Québec.
Il y aura moins de neige, prévoient-ils, mais une augmentation des précipitations sous forme liquide, voire même du verglas et du grésil. Il y aurait donc moins de tempêtes et un hiver exceptionnellement doux.
Leur méprise de novembre venait du fait que le pattern climatique de l'automne avait été en dents de scie, donc extrêmement difficile à caractériser selon la méthode des analogues, ce qui a rendu leur prévision plus difficile cette année.
Du déjà vu
Le genre d'hiver qui se vit au Québec jusqu'à présent, explique M. Bellemare, a déjà eu lieu à l'hiver 1948-49 alors que la moyenne s'était établie à - 5 ° C. À titre comparatif, la moyenne de décembre pour Trois-Rivières est de - 8,3 ° C, celle de janvier est de - 12,5 ° C et celle de février, - 10 ° C.
La situation des vents violents vécue récemment à Vancouver est arrivée aussi en 1948. Bref, cet hiver-là ressemble à s'y méprendre au mois de décembre 2006, raconte M. Bellemare.
«Le 6 décembre 1948, il avait fait 6,5 ° C au-dessus de zéro», rappelle le climatologue. Les mois de décembre 1881, 1911, 1923, 1948, 1953, 1957 et 1982 ont aussi été caractérisés par des températures beaucoup plus élevées que la moyenne. «Mais cette année, il est clair qu’on a battu des records», concède-t-il.
Les climatologues de l’UQTR estiment qu’il ne faut pas rattacher systématiquement les conditions qui prévalent actuellement à la question des changements climatiques.
«La variabilité annuelle ou pluriannuelle du temps ne doit pas être confondue avec les variations climatiques à plus long terme», estime M. Bellemare. Pourquoi, alors, un hiver aussi inhabituel?
«Nous pouvons affirmer que le principal responsable est probablement le soleil avec ses multiples cycles d’activité qui varient de 27 jours à 314 ans et plus. On soupçonne, par exemple, que le cycle solaire de 11 ans induit des changements dans le régime des vents à haute altitude dans les régions polaires et de «piloter» le climat», explique M. Bellemare.
D’autres facteurs, comme le Gulf Stream et El Nino dans le Pacifique, pour ne citer que quelques exemples, exercent aussi des influences sur la variabilité du climat, rappelle le chercheur. «C’est très complexe et tout n’est pas encore compris et expliqué», fait valoir M. Bellemare.•
