Enferbeach, ton univers impitoyable……
Bertrand « Brisefer » s’est installé à Enferbeach. Tout seul comme un grand, dans son palais désert.
Les débuts sont difficiles. Aujourd’hui, je viens le voir pour lui enseigner l’art d’être dicta.., euh, maire d’une ville. Transformer un gentil naïf en gestionnaire impitoyable n’est pas une chose facile. Et Brisefer est un cas.
A peine arrivé, je vire Brisefer de son plumard douillet et lui colle son casque sur la tête. Il sait déjà qu’avec moi, ça ne traîne pas. Le petit-déjeuner se prend au pas de charge, en courant vers l’hélico prêt à décoller.
Aux commandes : Anaïs. Au poste d’observation : Bernadette. Mes deux jolies simettes.
Il fait beau, le soleil brille, les gens ont l’air content. Ca me donne des boutons, il va donc falloir que ça change. Un sim heureux c’est un sim qui n’a pas encore eu affaire à AHA. Ici, le soleil ne doit briller que pour moi. Les autres ne sont là que pour payer des impôts. C’est écrit dans la Constitution que j’ai rédigée.
Nous survolons la ville. Brisefer a terminé son p’tit déj, reste à voir s’il passera. J’ai prévu des cachets, au cas où…
Assis à côté de moi, je vois son regard inquiet et je sens qu’il a quelque chose à me dire. Je ne me suis pas trompé : il me parle des nombreuses manifestations qui se déroulent dans la ville, au sujet de la plage.
En effet, me dit-il, Enferbeach s’est bien développée, mais tout de suite quelque chose saute aux yeux : sa plage. Petite, payante, et très chère, avec des files d’attente qui mesurent des centaines de mètres. Certaines personnes font la queue pendant toute la journée pour passer un quart d’heure dans l’eau.
-Quoi, un quart d’heure ? lui dis-je ! mais c’est bien trop !! chaque habitant a droit à 5 minutes quotidiennes de baignade ! Désormais il faudra me virer de la plage tous les resquilleurs. La nuit, le faisceau du phare rouge les traquera jusque dans les moindres recoins. Les récalcitrants seront condamnés à tamiser le sable avec une passoire pour le dépolluer des détritus.
Brisefer acquiesce à contre coeur. Ca n’est pas encore gagné, mais j’y arriverai. Surtout avec ce qui va suivre…
Après quelques minutes de survol de la ville, dans un silence pesant malgré le bruit des pales, je me tourne vers mon élève et lui mets la main sur l’épaule.
-Mon petit Brisefer, il faut que tu frappes un grand coup. Que tu m’étonnes. Que tu me surprennes. Que tu m’ébaubisses. Je veux du solide, du costaud. Un truc qui va te rendre très impopulaire dans toute la ville. Il faut que le pognon coule à flots du porte-monnaie des habitants vers l’Hôtel des impôts (et ensuite sur ton compte en banque). Qu’ils en bavent des litres de salive. Il faut que les postiers te maudissent jusqu’à la 5ème génération à cause des millions de lettres d’injures qu’ils devront t’apporter.
Brisefer me regarde d’un air interrogatif. De longues secondes s’écoulent, pendant lesquelles je vois son regard changer ; une drôle de lueur commence à apparaître dans ses yeux. Une lueur que je connais bien…
- Euh… me dit-il… tu vois ce coin, là-bas ? au nord-ouest de la ville ? eh bien… je voudrais…
Ah ça !!! pour une idée, c’est une bonne idée !!! Hmmmmm, habitants d’Enferbeach, vous allez découvrir bientôt que votre vie sera chaque jour de plus en plus infernale. Brisefer, je suis fier de toi, je te décerne le diablotin d’honneur !
- Il va falloir raser quelques habitations, suggère Brisefer.
Excellent ! Brave petit, il progresse, de mieux en mieux. Nous retournons dans mon modeste « home » pour mettre au point ce projet.
Confortablement installés au dernier étage de l’arche, je vérifie que Brisefer a bien réclamé l’impôt spécial sur les abattants de WC, (l’argent n’a pas d’odeur) et nous prenons tranquillement notre déjeuner.
Etape suivante :le studio de télévision. Je dois présenter Brisefer aux citoyens d’Enferbeach. Il doit prononcer aussi un petit discours que je lui ai demandé d’écrire, et qu’il me donne à lire. Je lis donc son petit papier, puis je le froisse et je le jette.
-Tiens tu liras ça, lui dis-je en lui tendant une feuille avec quelques lignes écrites.
-Mais… c’est du mandarin, me dit-il…
-Tu vois, mon petit Brisefer, ces mots écrits en chinois, c’est le style de discours que tu devras tenir désormais à tes administrés. Moins ils comprendront ce que tu diras, et mieux tu les exploiteras. Après tout, ils sont là pour ça, dis-je en pressant sadiquement un citron sur mes palourdes. Un geste que j’aime bien faire, en des milliers d’exemplaires…
Je suis rentré à Enfercity. J’ai délégué Réginald pour aider Brisefer dans sa dure (mais agréable) tâche d’apprenti-maire tyrannique. Ses amis choisis sur casting ont commencé à emménager dans le palais. Pour leur verser leur salaire, Brisefer devra augmenter les impôts. Sa première augmentation, ça se fête !! champagne ! Les paris sont ouverts sur le nombre de manifestants.
Pour l’instant, j’expédie les affaires courantes. 126 sacs postaux de lettres de réclamations, 285 sacs de lettres anonymes d’insultes, la routine quoi… dans la cour de la mairie, je m’amuse à les brûler au lance-flammes.
Gronaze croupit toujours en prison, où il brode des napperons en dentelle pour la prochaine kermesse des écoles. Par contre, je suis perplexe… Le Docteur VU a disparu du placard à balais. Et comme c’est moi qui ai la clé, et qu’il était désactivé, ça reste une énigme. Un avis de recherche a été lancé dans toute la région, il ne pourra pas se cacher longtemps. Personne n’échappe à AHA.
Quant à moi, j’ai un rendez-vous important avec deux étranges personnages que je viens d’engager. Assez exigeants au point de vue salaire, mais je suis certain que leurs services me seront très très utiles. Et tout de suite. Ils dirigeront aussi le centre de recherches.
Cela fait un bon moment que je n’ai pas pris de vacances. (tout commentaire insidieux sera sévèrement puni).
Il faut dire que je me suis beaucoup occupé de mon jeune protégé ces derniers temps. Me revoici donc en visite à Green Valley, chez mon ami IKXXXXXXX, le père de Bertrand - Brisefer. Il ne se doute pas de la transformation que je fais subir à son gentil fiston, et je crois qu’il n’apprécierait pas. Anaïs et Bernadette m’accompagnent. Aaahhhhh, les cocotiers, les plages tranquilles, le calme, plus deux jolies filles à mes côtés… (et une trentaine de garde du corps planqués dans les buissons) !!!
Mais les vacances passent vite. C’est pour ça que j’en prends souvent. Et surtout j’ai hâte de voir le résultat des travaux de mes deux nouveaux employés. Pour cela, retour à Enferbeach, où rien n’est impossible et où tout est possible. Le jour va bientôt se lever. Bernadette m’apporte le journal et nous le lisons ensemble.
Voilà, le désir de Brisefer est réalisé, et j’avoue que je suis fier de moi, en toute modestie comme il se doit, car personne à ce jour n’a pu faire mieux. Le vol du siècle, que dis-je, du millénaire, qui va me rendre célèbre dans le monde entier. Debout devant le monumental miroir de ma chambre, j’admire un costume spécial que mon couturier est en train de confectionner. Le couvre-chef n’est pas mal aussi. Mais je n’en dirai pas plus.
Je suis fier aussi de mes deux nouveaux collaborateurs. Ils sont vraiment très forts, je sens que nous allons faire de grandes choses ensemble. Ils maîtrisent très bien la téléportation, et plein d’autres choses qu’ils vont mettre à mon service.
Le monde entier va maintenant connaître Hell’s Land, et son équipe dirigeante. Déjà, tous les média parlent de la disparition de la tour Eiffel, et de la pâle copie qui a pris sa place. J’ai pris soin de leur envoyer une photo de leur cher monument, et de son nouveau et heureux propriétaire, le jeune Brisefer, à qui je viens de l’offrir. A présent, ils savent qui a été capable de dérober ce splendide monument. Depuis son univers virtuel, AHA le magnifique n’a pas fini de faire parler de lui.
et toujours...
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L’incroyable City Journal d’EnferlanD -
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Le C.J. d'Enferland et de son univers impitoyaaaaable reviendra peut-être, un jour...