message posté le 17 mars 2018 à 14h46
édité le 17 mars 2018 à 16h14 par roulback
Episode 11 : Aux origines des cités celtes en Lotharingie (-400 ; -200)
Au IVème siècle, la Lotharingie entre dans le Second Age du Fer, dernière grande période avant le début de l'Antiquité et marqué par l'essor de la civilisation celte.Au Premier Age du Fer, les divisions successives entre héritiers ont conduit au morcellement de nombreuses exploitations. Dans certaines conditions, ce morcellement va entraîner progressivement un regroupement de la population et amorcer le début du phénomène urbain dans la région...
A la fin du Premier Age du Fer, une exploitation a pu ainsi être divisée en fermes plus petites (trait noir plein), puis sont devenues elles-mêmes des hameaux, par divisions successives (pointillé noir). Cette forme d'habitat est l'aboutissement du morcellement extrême des grandes fermes des origines, aucune division n'est possible, aucune ne pouvant fournir les 2ha nécessaires à la survie d'une famille.

Dès lors, une réorganisation profonde de l'espace va avoir lieu, aboutissant à une gestion rationnelle : les fermes s'implantent le long d'une voirie centrale et chacun remembre ses terres en ménageant un accès par l'arrière de son habitation. Le bétail est alors regroupé dans un ou plusieurs enclos collectif.

L'espace ainsi libéré permet de mettre en culture de nouvelles terres et ainsi permettre à de nouvelles familles de s'implanter. Le hameau va donc voir sa population quasiment doubler, atteignant une centaine d'habitants. Lorsque l'occupation est maximale, les espaces dédiés au bétail ayant tendance à se réduire, une partie du cheptel est dédié au défrichage de nouvelles terres, destinées à une mise en culture future par de nouvelles familles.

En approchant le seuil de 100 habitants, le hameau voit s'installer des artisans et des forgerons, la taille du hameau permettant désormais une spécialisation des activités. Cette installation amorce des échanges avec les fermes environnantes et progressivement des échanges commerciaux se mettent en place. Le hameau, au centre de ce système, se dote d'un espace vide, clos par une enceinte et destiné à accueillir un marché.

A la fin du IIIème siècle, le hameau a évolué vers une nouvelle forme d'habitat, centrée, non plus autour de la famille, mais de la communauté : le vicus.

Le territoire, composé de fermes isolées, de grands domaines et de hameaux, va progressivement se structurer autour de ces vicus et former plusieurs communautés indépendantes. On estime qu'un vicus d'environ 100 habitants permettait l'articulation économique d'un territoire d'environ 700 à 900 habitants (1vicus, 3-4 hameaux, 60 à 80 fermes)