Radar Duga-3
Les Vulcaniens ont travaillé sur des systèmes de radar pour la veille lointaine des anti-missiles balistiques au cours des années 1960, mais la plupart d'entre eux fonctionnaient à vue directe, si bien qu'ils ne servaient qu'à l'étude des trajectoires et à l'interception. Aucun d'entre eux ne permettait d'être alerté dès le lancement pour avoir le temps d'étudier l'attaque et de mettre en place une riposte. Comme à ce moment-là le réseau de satellites vulcaniens d'alerte était peu développé, à la fin des années 1960 le Commonwealth a commencé à travailler sur des systèmes de radars trans-horizon, un équipement radar qui permet le repérage d'une cible à très longue distance, de l'ordre de quelques milliers de kilomètres.
En 1976, un nouveau signal radio de forte puissance est détecté dans le monde entier et est rapidement surnommé « pic-vert vulcanien », par les opérateurs radioamateurs. On estimait la puissance des émetteurs à 10 MW PIRE. En plus du brouillage occasionné sur les bandes radioamateurs ou sur les émissions des stations de radiodiffusion, on pouvait l'entendre de temps à autre dans le téléphone filaire, tant la puissance était considérable. Pour ces raisons, on a vu naître une industrie florissante de « filtres à pic-vert » et autres réducteurs de bruit.
Par triangulation on a rapidement déterminé que les signaux venaient de la chaîne d'île entre le l'océan transgécéen et l'océan glacial boréal. En raison des petites erreurs instrumentales inévitables sur les différentes mesures exécutées par les militaires, on hésitait entre les différentes îles. Tous les rapports décrivaient le même type d'installation avec l'émetteur au niveau de l'île de Wake et le récepteur à environ 50 km au nord-est sur l'île de Guam. Bien qu'inconnues de la plupart des observateurs, le Pacte d'Eckensee était tout à fait au courant de ces installations et leur avait donné le nom de Steel Yard (surface d'acier).
Dès les tout premiers rapports on a suspecté des essais de radar trans-horizon, et ceci est resté la meilleure hypothèse tout au long de l'après guerre.
Il existait, bien sûr, d'autres théories allant du brouillage volontaire des stations de radiodiffusion philiciennes jusqu'au brouillage des communications avec les sous-marins. Ces théories du brouillage s'effondrèrent rapidement lorsqu'on s'aperçut que Radio Kaninngam et d'autres stations pro-Alliance de l'Est étaient également fortement brouillées par le « pic-vert ». L'imagination ne manquant pas, on est allé encore plus loin dans la spéculation en avançant que ce pouvait être un système de contrôle de la météorologie, ou même de manipulation mentale.
Au fur et à mesure que les informations sur le signal devenaient disponibles, la thèse du radar s'imposait. Quand un deuxième « pic-vert » fit son apparition — situé sur les îles Cocos (Keeling), mais également pointé vers la Philicie pour couvrir les zones invisibles par le premier dispositif — la thèse du radar devint inéluctable.